Mais oui, on ne se soude que contre d’autres. C’est exactement ce que démontre Régis Debray dans ’Le moment fraternité’ : le nous n’existe que parce qu’il y a eux. Il ajoute ’et en référence à un il’. Le ’il’ est l’idéal ou le chef, les ’eux’ sont les opposants (ils peuvent n’être qu’adversaires, pas forcément ennemis héréditaires ni vermine à erédiquer). René Girard a lui aussi étudié cette dynamique de groupe : un clan ou une nation ne se ressoude rituellement qu’en désignant un ’bouc émissaire’. On le charge de tout ce qui ne va pas et on l’envoie au désert. Et c’est ainsi que l’on se sent tous frères... Si vous avez des enfants, vous observerez très vite le phénomène : on se chamaille en famille mais, devant les autres, tous unis !
Ne soyons pas naïf : l’être humain n’est pas dieu et reste mêlé. La fraternité est admirable... mais à son revers, tout comme l’amour est merveilleux.. sauf lorsqu’il étouffe l’autre parce qu’il se veut fusionnel. La sagesse antique l’avait bien compris : nous sommes en état d’équilibre permanent.
C’est justement l’un de ces équilibres précaires, qui me semble pouvoir basculer du côté obscur, que je cherche à analyser dans la note.
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