Je partage en gros l’avis du rédacteur, mais dans les faits concrets les réformes ne sont pas toujours aussi faciles à mettre en oeuvre.
Il est des réformes socialement irréversibles - à la manière du temps "physiquement" irréversible - et l’ISF est sur ce point comparable aux 35 heures. Celui qui reviendrait en arrière risquerait tout bonnement de se faire électoralement lyncher, et ce ne serait plus du courage mais de la témérité, donner la chance à l’adversaire de reprendre la main.
Il faut alors avoir recours à des mesures détournées, compensatoires si on peut dire, qui biensur présentent l’inconvénient de complexifier l’ensemble du dispositif. Tout comme défiscaliser les heures supplémentaires est une façon détournée de permettre à ceux qui le souhaitent de s’exonérer de ce plafonnement "surnaturel" à 35 heures, dont la suppression serait perçue comme un recul de progrès social et donc trop impopulaire.
Les mesures démagogiques sont des erreurs de stratégie à racine idéologique sur lesquelles on ne peut plus revenir car la démarche démocratique est ainsi faite, obligeant à répondre à des critères d’opinion populaire basée sur des perceptions. Ces mesures sont éloignées des réalités économiques.
Lorsqu’on a fait un cadeau empoisonné, on ne peut plus réparer. L’ennui c’est que seul un effondrement total pourrait bouleverser les choses et mettre les erreurs en évidence.... alors que la démocratie se veut sans violences.