@Alcodu,
Que vous défendiez des valeurs considérées comme universalistes par une philosophie empreinte de la culture judéo-chrétienne n’est pas étonnant, mais votre réflexion ne se cantonne qu’à votre propre perception dans un environnement qui a certes changé mais reste empreint de la culture qui s’est développée en occident (pour faire cours).
La déclaration de 1789 n’était pas admise par les libéraux au sens économique, comme celle d’ailleurs de 1793 ; les libéraux économiques de l’époque étaient principalement portés sur la bonne marche de l’économie coloniale avec son lot d’esclaves.
Pour illustrer le propos, prenons l’exemple de la propriété. Les mouvements révolutionnaires populaires ont conduit à la remise en cause des titres de propriétés des grands possédants afin de faire en sorte que les non possédants puissent obtenir leur lot de terre indispensable, à cette époque, à leur survie. Je vous rappelle, si cela s’avère nécessaire, que des guerres de la farine, suite à des famines dues à la libéralisation des prix des produits de subsistance, ont émaillés cette période, tant avant et durant la période révolutionnaire.
Votre propos me chagrine par cette posture totalitaire que vous tenez dans votre propos ; une forme de terrorisme de la vertu qui n’a rien à envier aux totalitarismes contre lesquels je me joins à vous pour dénoncer, mais pas du tout sur la base des mêmes arguments.
Pour revenir aux droits de l’homme, pourquoi ne seraient-ils pas discutables ; est-ce une croyance immuable et intemporelle ?
Dire que la déclaration des droits de l’homme est universelle ne pose pas de problème en soi dès lors que cette déclaration est admise par toute l’humanité ; ce qui a priori n’est pas le cas, vous en conviendrez. Quelle est donc la nature d’un universalisme applicable à l’homme qui n’est pas reconnu par l’ensemble de l’humanité sur lequel cet universalisme s’applique ?
Comme le souligne Habermas, au lieu d’imposer à tous les autres une maxime dont je veux qu’elle soit une loi universelle, je dois soumettre ma maxime à tous les autres afin d’examiner par la discussion sa prétention à l’universalité. Ainsi s’opère un glissement : le centre de gravité ne réside plus dans ce que chacun souhaite faire valoir, sans être contredit, comme étant une loi universelle, mais dans ce que tous peuvent unanimement reconnaître comme une norme universelle, et il me semble bien que sans l’adhésion unanime de l’objet auquel s’applique ce que certains reconnaissent comme universel, l’universalisme reste hautement discutable. Mais il reste indispensable de conserver une posture voltairienne, car nous ne pouvons libérer en imposant notre pensée. En cela votre article reste entaché de contradictions.
La discussion doit avoir lieu, nous ne pouvons pas y échapper. Cependant, je ne vois pas l’intérêt d’en discuter avec des chefs d’Etats ; c’est plutôt le domaine de la philosophie.