Il y a plusieurs points lamentables avec l’INSEE.
1. C’est tout d’abord un organisme d’état et donc un instrument d’état que ce dernier peut très bien utilisé pour sa propagande. Et il ne se gêne pas au gré des directeurs.
Ensuite il est de notoriété que la composition du fameux indice des prix est tenue secrète à la fois pour éviter que les autorités ne jouent sur tel ou tel prix dont la fixation dépend d’eux (tabac, carburants notamment) et pour éviter l’influence.
Cela est à double tranchant et même, désormais, à simple tranchant du reste.
Car cela signifie également que la probalité est grande que la constitution de cet indice soit complètement décorrélée de la réalité du terrain. Et, de fait, c’est le cas.
On a appris en 2007 qu’en fait le tabac et le carburant étaient faiblement pondérés dans l’indice alors que l’électronique grand public jouait un rôle non négligeable.
Or, c’est bien connu, on achète un iPod, une chaîne HiFi, une clé USB tous les jours et du pain, des pâtes ou du jambon une fois par mois.
Cela a permis à l’INSEE de maintenir un indice faible durant des années alors que les prix à la consommation explosaient notamment lors du passage à l’euro.
Partant, l’INSEE a mis au point une notion d’indice ressenti. Tu parles, il est bien temps !
2. Il se trouve que l’indice INSEE sert de base à l’élaboration d’autres indices et de point de départ pour d’autres évaluations comme les augmentations de salaire par exemple.
Il est donc TRES intéressant de maintenir un indice bas. Ainsi, entre 1991 et 2004 l’indice n’a-t-il pris que ... 20%. Alors que n’importe qui est capable de vous dire que les prix ont doublé dans la même période. Souvenez-vous de la baguette à 1 FRF au milieu des années 90. Bon, elle était plutôt à 2 FRF. Aujourd’hui le tarif minimum pour une baguette blache c’est 0,80 EUR soit 5,5 FRF. Augmentation de plus de 100%. Même chose pour la viande, le poisson, les pâtes, les biscuits, l’eau, le sucre, la farine, etc, etc,.
Il y a 10 ans le ticket resto moyen était à 32 FRF. Aujourd’hui il proche des 9 euros. Burp !
3. Enfin il y a la notion de pouvoir d’achat. Dans les calculs opérant autour de cette notion, d’autres facteurs que l’indice des prix à la conso apparaissent comme le taux de chômage, la balance commerciale, etc interviennent. Ceci éloignant encore davantage le pouvoir d’achat calculé de celui ressenti par la population.
Ainsi un taux de chômage faible contribue à l’augmentation du pouvoir d’achat.
On comprend alors le gros intérêt qu’il y a, en sus de la communication, de maintenir, coute que coute un taux de chômage faible en jouant sur les chiffres (il y a 10 ans on est passé d’un mois sur l’autre de 3 millions de chômeurs à 2 millions simplement en se rangeant à la méthode de dénombrement du BIT et il y a un an l’INSEE a bataillé ferme (grève) contre son ministre de tutelle, le sieur Borloo, pour une histoire de chiffre du chômage minimisé par le même ministre).
Quoi qu’il en soit, il y a aujourd’hui plus de 4 millions de personnes en recherche d’emploi, qu’il s’agisse de jeunes, de seniors de plus de 57 ans, de chômeurs longue durée, d’intermittents du spectacle, de temps partiel et d’intérimaires. Si on ajoute les 13% de pauvres (vivant en dessous du seuil de pauvreté) on doit bien taper les 10% de la population soit plus de 6 millions de précaires. BRAVO !
Et ça, à ma connaissance, personne ne les dénombre ! Bel avenir qu’on nous prépare.
Un taux de précarité toujours plus important et des haut-revenus toujours plus nombreux et élevés.
Si vous faites régulièrement vos courses en grande surface, vous ne pouvez pas ne pas avoir remarquer que les prix ont accusé un sacré sursaut depuis septembre 2008. Et je ne parle pas de la crise du blé. Je parle de tout l’alimentaire.
En gros, aujourd’hui on est à plus de 10% en moyenne. 10% en moins d’un an !
Il est clair que la crise ne passe pas par tout le monde.
De manière générale les prix augmentent en ce moment : téléphonie mobile, péages d’autoroute, alimentaire, etc afin de compenser la baisse des ventes et donc de tenter de conserver un chiffre d’affaire constant.
Ben oui, en temps de crise il faut soigner les actionnaires tout de même. Les consommateurs se satisfont de publicités promotionnelles ciblées qui leur donne la fausse impression que la vie n’est pas chère (ça dure depuis 40 ans).
Alors comment cela se passe à l’étranger ? A ma connaissance les indices étrangers sont du même acabit. Alors manip, intox à l’étranger aussi ?
Toujours est-il que les prix de l’alimentation et produits ménagers sont 50% plus faibles en Allemagne et en Belgique (tous les strasbourgeois vont faire leurs courses en Allemagne sauf pour les vins et le fromage).
Français = GROSSE PIGEONS.
Personnellement je milite pour une élaboration d’indice des prix PUBLIQUE et opéré par de vrais consommateurs et non des technocrate embourbés dans leurs équations de comptabilité publique !
Cela ne se fait pas sans un minimum de mathématique mais c’est faisable.
L’utilisation des moteurs de recherche de prix (Twenga, Kelkoo) est également pertinente de ce point de vue mais ils recencent très peu l’alimentaire grande surface (alors que les sites de vente en ligne sont publics) ou alors il n’y a que quelques produits. Curieux au passage.
db
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