La question est donc de savoir quelle position philosophique a le plus de chance de promouvoir le développement de recherches scientifiques et techniques significatives, qu’elles que soient leur succès présent- actuel ou futur-actuel, qui ont le plus de chance de reproduire des processus qui ont la forme de processus intentionnels conscients et adaptatifs dans un environnement changeant et selon des fins déterminées.
La réponse est, sans contestation rationnelle possible : la position « épistémologique » matérialiste car elle seule permet la mise place de questions théoriques précises et de processus physico-chimiques testables.
La position « transcendantiste », dualiste ou idéaliste est de part en part métaphysique et interdit a priori toute recherche scientifique possible. Elle est donc par principe anti-scientifique ; sa fonction n’est pas de connaissance mais elle est pratique ou normative : sauver une certaine idée, discutable sur le plan éthique, de la dignité supposée de l’homme divinisé dans le contexte de la crise du religieux comme source de vérité. L’illusion d’une telle position réside dans le fait qu’elle prétend être aussi une vérité opposable à la vérité scientifique sans avoir les moyens objectifs de la réfuter.
Seule la position matérialiste pourrait théoriquement démontrer que la conscience échappe à la connaissance scientifique, mais une telle démonstration ne pourrait valoir que dans le cadre d’une certaine configuration temporaire de nos théories et possibilité technique d’expérimentation.
Quant à la question de savoir quelle est la nature « ontologique » (ce qu’elle est en elle-même) et non pas seulement phénoménologique (ce qu’elle est en tant qu’objet d’expérience) de la conscience, cela est rigoureusement indécidable et échappe par conséquent à la question de la vérité au sens objectif et universel du terme ; c’est une question de croyance métaphysique subjective, à forme religieuse ou non, et rien de plus.
Matérialisme et rationalisme pragmatique