Je suis allée à ce rassemblement sans commande de Reportage et n’avais pas ma caméra. Mais comme toujours, j’avais dans mon cabas un appareil photo numérique ainsi qu’un petit calepin.
Par déformation professionnelle, sans doute, je ne tardai pas à me trouver avec les autres journalistes à l’intérieur des barrières de sécurité. Et d’une main je notais sur le calepin et de l’autre je mitraillais.
J’oubliai ce Reportage improvisé dans le fond d’un sac. Mais le 4 mars, je me cassai la jambe. Ce qui me laissa tout loisir pour faire du rangement. Je le retrouvai donc. Je le fis aussi fidèlement que je l’avais vécu, et avec les sensations ressenties. Je me suis alors rendu compte que je m’étais trouvée à un carrefour de
l’histoire, et à un noeud de civilisation.
J’essayai à ma sortie de l’hôpital le 11 juin de le faire publier. Mais les évènements étaient passés. De plus, il ne parlait que d’hommes, de dignité humaine et non de lutte de partis.
En outre, il n’y avait pas de parti pris, donc il ne pouvait intéresser les journaux Domiens ( Philippe Lavil, le slammer haitien...).
Parallèlement il était irrecevable pour les médias hexagonaux, car il présentait une
image de la France identitique à celle de l’Amérique des années 60.
Donc je remercie Agoravox, d’avoir permis qu’il soit publié.