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Anakin Skywalker 15 juin 2009 21:46

Mon commentaire n’est pas original car il s’appuie beaucoup sur ce lien, sur le site du CETRI. Néanmoins, j’ai l’impression de retrouver dans cette analyse des élections de 2005, par un vrai spécialiste de l’Iran, les mêmes ingrédients qu’en 2009 : une majeure partie de la population reste laissée pour compte, ne profite pas des maigres ouvertures du régime et reste sensible à la fibre populiste du président élu. Un extrait :

"Le discours réformateur a sonné creux aux yeux de cette population, dont une grande partie est d’abord sensible au thème de la justice sociale par l’islam et non à celui de l’ouverture démocratique. La révolution islamique en Iran a eu une fibre tiers-mondiste et s’est appuyée sur les déshérités : le sel de la terre, disait Khomeyni. Les déshérités des quartiers populaires ont une fibre chiite populaire que comprend bien le clergé conservateur.

Les réformistes promettent la démocratie, le clergé parle de l’aumône et des taxes islamiques dans le cadre d’un chiisme, il est vrai, clientéliste, communautariste et en même temps hiérarchique, fondé sur la vénération des ayatollahs et des figures saintes. Mais il y a aussi l’entraide et la prise en charge des besoins des pauvres et des indigents par la communauté des croyants, la Umma.

Ahmadi Nejad a bénéficié du soutien de quelques groupes chiites conservateurs comme celui de Mesbah Yazdi, des réseaux des pasdarans -gardiens de la révolution- et des caisses d’« emprunt sans intérêt » (sandogh haye gharz ol hassaneh ). L’argent semble donc avoir coulé à flots pour soutenir ce candidat. Hachemi Rafsandjani, lui, incarnait la cause des taghouti, des riches qui ne pensent pas aux pauvres, son réformisme le rendant suspect à la fraction conservatrice du clergé qui voulait un autre candidat, moins moderne, plus ancré dans le sérail et acquis à ses idéaux."

Vu ce que j’ai pu lire sur l’élection de 2009, j’ai bien l’impression que le même scénario s’est répété, avec un autre candidat en face et Amadhinedjad dans le rôle du sortant.

Sur cet autre lien, un exemple parmi bien d’autres, on mesure combien le sentiment national de l’Iran est fort. Le pays fut le coeur des empires perses, parthe et sassanide, il y a une grande fierté d’une histoire et d’une culture très prestigieuses. Dans le contexte actuel très tendu, Amadhinedjad aura bien su jouer de la fierté nationale et du consensus dans le pays sur le droit au nucléaire civil et militaire.

L’histoire plus récente du pays, du 15ème au 20ème siècle (ce pays était indépendant des Turcs puis des Occidentaux), permet aussi de comprendre comment le clergé et la religion chiite ont joué et jouent encore un rôle important dans le sentiment national. Là aussi, il ne faut pas s’étonner du vote conservateur.


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