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Despot Despot 28 juin 2009 21:47

> Gargamel : j’avais pourtant pris le soin de préciser que mon point de vue n’était pas animé par le passéisme. Mais puisqu’il faut le prouver, sachez également que les éditions que je dirige sont parmi les premières, dans le domaine francophone, à avoir décidé de proposer tout leur catalogue sur e-books, en parallèle avec les versions papier.

Il n’en reste pas moins que la dématérialisation des matériaux de preuve (allant des inscriptions électroniques sur les documents d’identité à la virtualisation des manuels scolaires) ouvre à mon avis des perspectives de contrôle absolu des populations, de leur identité et de leur conscience. A l’inverse des inscriptions matérielles (tampons, livres imprimés), ces moyens font intervenir des technologies lourdes à chaque étape (cryptage, inscription, sauvegarde, décryptage, lecture). Ils nous rendent donc dépendants de ceux qui maîtrisent ces technologies. 
Quant à l’argument « vert », il est inopérant aussi longtemps qu’on ne disposera pas d’un aperçu sérieux de l’empreinte écologique de l’e-book dans toute sa chaîne, depuis la fabrication des composantes de base jusqu’au recyclage des débris, notamment des batteries - ensuite de quoi il s’agira de le mettre en balance avec toute la chaîne du livre en papier (et des perfectionnements écologiques possibles de celle-ci). Pour le moment, avancer que l’e-book sauve la forêt amazonienne équivaut à dire que la voiture hybride résout le problème de l’effet de serre. C’est pour le moins superficiel.
Il est curieux que l’on n’ait tiré aucune leçon du développement de la micro-informatique qui a marqué le dernier quart de siècle. On nous affirmait que le « bureau électronique » abolirait la consommation de papier de bureau. Résultat : la consommation de papier bureautique a explosé et nous nous retrouvons avec un problème insoluble de déchets technologiques, dont le tri est provisoirement confié à des enfants et des femmes du tiers monde — bien à l’abri de nos regards de « geeks » fascinés par le dernier gadget. 
L’industrie informatique — dont l’e-book n’est qu’une branche, et à mon avis très temporaire — impose un rythme de renouvellement et de consommation effréné. Et cette consommation, elle, n’a rien d’immatériel : il s’agit de milliers de tonnes de détritus autrement plus encombrants que de la cellulose en feuilles.




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