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ZEN ZEN 10 juillet 2009 11:45

Tout cela était prévisible, notamment en partie à cause de la politique calamiteuse de rachat à l’étranger
Un long dossier sur Mediapart, trés fouillé, dont je ne donne qu’un petit extrait :

"...Pierre Gadonneix explique que les augmentations tarifaires s’imposent pour relancer les investissements en France. Les dépenses d’investissement sont en effet tombées à un seuil critique dans le groupe. Au cours des dix dernières années, EDF a vécu sur sa rente, engageant moins de quatre milliards d’euros par an pour l’entretien et le renouvellement de ses équipements. Résultat ? Des manques criants partout. Un réseau de distribution au bord de l’apoplexie, un parc nucléaire souffrant de pannes à répétition et allant jusqu’à manquer de pièces de rechange indispensables.

 La situation n’est pas nouvelle. Et pendant les quatre premières années à la tête d’EDF, Pierre Gadonneix n’a rien fait pour la changer, continuant à maintenir au plus bas niveau les investissements français. L’affichage de résultats en constante augmentation, la conquête des marchés internationaux, la tenue du cours de Bourse, étaient prioritaires. La prise de conscience de la nette dégradation de son système électrique est venue il y a à peine un an. Brusquement, la direction d’EDF a réalisé la vulnérabilité de sa position : le groupe public est devenu acheteur net d’électricité, et dépense désormais des milliards pour assurer l’approvisionnement de la France. Déstabilisées par le manque d’investissement et une organisation inadaptée (lire EDF : les salariés du nucléaire en fusion), ses centrales affichent un taux de disponibilité – calcul économique qui mesure l’efficacité industrielle et économique – en baisse constante. D’un peu plus de 80%, ce taux est tombé officiellement à 79%, dans les couloirs du groupe, on évoque même le chiffre de 75%. Un point de moins signifie des milliers de KWh en moins, des dizaines de millions d’euros envolés.

 D’où la nécessité de dégager d’importants moyens financiers pour réorganiser une entreprise totalement déréglée. Mais EDF n’a plus la flexibilité financière nécessaire pour le faire. « Tous les bénéfices de la rente nucléaire ont été reversés aux Français », explique Pierre Gadonneix pour expliquer l’impasse dans laquelle se trouve le groupe public aujourd’hui. Dans les faits, il n’en est rien. Les consommateurs français ont certes profité d’une électricité bon marché, alignée sur l’inflation mais désindexée de coûts pétroliers et gaziers. Mais c’était l’objectif même du programme nucléaire lancé à partir de 1975.

 La rente nucléaire a surtout servi à payer la conquête internationale du groupe. Entre le rachat de l’allemand EnbW, du britannique London Electricity et de l’italien Edison, EDF a dépensé plus de 20 milliards d’euros entre la fin des années 1990 et 2005. Sans parler des 10 milliards investis dans les années 1990 dans des sociétés en Amérique du Sud (Brésil et Argentine) qui se sont révélées des opérations calamiteuses et ont été liquidées dans des conditions tout aussi désastreuses. Contrairement à ce qu’assure Pierre Gadonneix, aucune des filiales internationales du groupe ne s’auto-finance, et l’endettement lié à ces acquisitions n’a toujours pas été remboursé....."


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