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En réponse à :


(---.---.93.242) 10 janvier 2006 12:11

Monsieur Bilger,

Je n’aurais pas la même opinion que vous sur les passages anti-Sarkozy que je trouve plutôt nécessaires et rares à la télévision étant donné le tapis rouge déroulé par nos chers media au ministre de l’Intérieur. Il semble que vous-même soyez un partisan du petit Nicolas et franchement je voudrais de tout coeur pouvoir croire avec vous qu’il ne représente pas un danger pour la démocratie... Mais laissons là le problème Sarkozy, qui n’est pas le sujet, et revenons à votre propos.

Effectivement je suis d’accord avec vous, il est extrêmement gênant de voir à la télévision deux personnes tenir des affirmations contradictoires ; et, que finalement, a raison celui qui réussit à emmener l’approbation du public du plateau ou des téléspectateurs.

Mais là où cela me gêne encore plus c’est lorsque deux hommes politiques se retrouvent face à face et que chacun présente, par exemple, des chiffres différents (c’est l’exemple le plus simple) de ceux de son opposant. Dans ce cas il est extrêmement rare qu’un journaliste intervienne pour dire qui a raison. Autant sur de l’interprétation de situation on peut comprendre que les avis divergent, autant sur du factuel les journalistes devraient quand même (étant justement les dépositaires des faits) être à même de pouvoir établir la réalité. Or quasiment jamais je n’ai vu de telles interventions de la part de journalistes. La plupart du temps cela se joue sur l’image des personnes, autrement dit, A dit blanc et B dit noir comme personne n’est capable de dire qui de A ou de B a raison le résultat est laissé aux apparences. Or, vous qui êtes avocat, êtes bien placé pour savoir que la perception de l’authenticité d’une parole est bien plus souvent liée à la conviction de celui qui la tient, ou à son image vis-à-vis de l’auditoire qu’à la réalité de l’affirmation.

Si on peut considérer que mentir fait malheureusement partie du jeu politique, il est par contre insupportable que, dans le cadre du factuel (les opinions étant par définitions personnelles), les journalistes, qui sont au centre du recensement des faits, ne soient plus capables de jouer leur rôle d’arbitres. Une telle tâche n’est certes pas aisée, mais est, à mon sens, au centre du rôle du journaliste. Ce glissement des journalistes vers un statut d’animateur est sans doute en partie responsable du discrédit actuel des journalistes et des hommes politiques qui représente un danger pour la démocratie


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