Ce sujet touche au gros paradoxe de la pensée humaine, la volonté de se préserver de la mort et le désir pervers de la provoquer.
Les conflits naissant alors du « Certes mais c’est quand je veux ! »
Nous avons nos moments pour préférer craindre la mort et nos moments (à quelques secondes près) pour la provoquer de manière plus ou moins explicite.
Outre les moments précis, il y a aussi, les moyens précis. Un coup on a envie de frôler la mort en prenant un virage limite, un coup en buvant un peu plus, un coup en se mariant (Puisque selon certaines convictions, c’est se passer la corde au cou) et un autre coup, c’est en achetant un fusil.
Lorsqu’un individu qui a donc ses moments et ses moyens, rencontre un autre individu qui a ses autres moments et autres moyens, ya de la friction dans l’air et il est bien logique que chacun se batte pour préserver ses préférences.
Vient alors le fait que ces luttes constantes, en réalite infiniment plus nombreuses et denses qu’il n’y paraît à première vue, deviennent du coup un truc important en elles-mêmes. En effet, comme le besoin de chacun d’avoir ses danses très particulières avec la mort, conduit automatiquement à des frictions, ces dernières deviennent consubstancielle à ces danses. Comme serait consubstanciel à la passion, le fait de devoir conquérir une princesse en combattant ses prétendants en y risquant sa peau.
La friction, les disputes, comme il y en a ici, nous seraient indispensables.
La nature faisant bien les choses, il faut, pour qu’il y ait sensation de friction, des moments de non-friction, des moments de paix et d’entente cordiale.
Ainsi, à un moment donné, chacun de nous prônerait quelque chose allant dans le sens du respect des autres, et à un autre moment chercherait la bagarre. Ces moments chaud/froid ne coïncidant pas forcément, nous vivons des alternances de contentement et de frustrations.
Frustrations de n’avoir pas pu trouver l’instant de paix à un moment donné (Ou contentement de l’avoir trouvé), frustration de ne pas avoir pu se chamailler à un autre moment (Ou contentement de l’avoir trouvé)
Je suis convaincu qu’il n’existe personne d’absolument et de constamment pacifiste (ou respectueux des autres)
Tout en convenant qu’il puisse y avoir une différence d’intensité et de méthode entre les femmes et les hommes et aussi selon les cultures, je suis convaincu que tous, Inuits et Apaches compris, nous avons besoin de ses alternances paix/friction.
Lorsque ça n’a pas l’ampleur des tournois ou des guerres, ça se joue autour des comptoirs, autour des tables, autour des oreillers.
La friction peut se produire directement, disons en corps à corps, en face à face, ou elle peut se produire disons plus lâchement, plus hypocritement. Par exemple en laissant une belle merde traîner derrière soi dans les toilettes ; en jetant ses ordures dans un coin de forêt ; en traitant son banquier de sale con mais hors sa présence ; en rayant une voiture ; en dégustant une religieuse devant une télé qui montre des misérables ; en roulant une pelle à son fiancé devant des gens seuls ; en faisant un barbecue dont les fumées envahissent un voisin affamé ; en moinssant compulsivement un internaute ennemi du jour....
Enfin, il y aurait aussi le fait que certains d’entre nous sont à tempérament pressés « Je veux tout tout de suite » (Ceux là seront probablement les plus chauds, genre Nacéri) et il y a ceux qui savent attendre, reporter, différer leurs satisfactions (Ceux là apparaîtront probablement les plus pacifistes)
Les histoires de fumée, de risque, d’odeur, de tolérance, de jevousemmerde, de grossierpersonnage, etc. entrent clairement dans ce jeu de la vie
Quoi, kesta toi, tu me cherches ?
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