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Sylvain Reboul (---.---.188.194) 17 janvier 2006 09:54

Vatre texte soulève la question de la compétence politique en démocratie pour conclure qu’elle n’est ni plus ni moins large que celle d’autres domaines techniques spécialisés.

Mais votre conclusion est justement anti-démocratique, car et vous le mentionnez en passant pour le disqualifier, le droit politique démocratique pose comme principe que tout citoyen est appellé, quelles que soient ses compétences particulières à se prononcer sur les affaires générales de la cité.

Ce principe ne signifie pas que ceux qui exercent les responsabilités n’ont aucun domaine propre de compétence mais que leurs compétences s’exercent sous le contrôle et le choix programmatique de ceux sur lesquels elles s’exercent. Ce qui les obligent à faire que tout citoyen ayant quelque influence ou représentativité dans le cité puisse s’exprimer, en tant que pertie prenante de l’opinion publique en train de ce faire. Or c’est bien le cas de Thuran qui n’est pas seulement footballeur mais qui incarne, y compris formellement en tant que membre du haut comité à l’intégration (ce que vous avez oublié de mentionner), ceux là même que l’état a décidé qu’ils représentaient : ceux qui sont présumés savoir d’expérience ce que veut dire s’intégrer et les difficultés que rencontrent les plus défavorisés, voire les plus discriminés d’entre eux : les jeunes des banlieues, population dont il est lui-même issu.

La démocratie ne va pas sans un risque de démagogie, mais :

- ce risque est inhérent à la démocratie depuis son origine (voir la critique qu’en fait Platon dans la République")

- il peut être combattu démocratiquement, c’est à dire réduit et non supprimé, en élargissant le débat politique à l’ensemble des citoyens, en améliorant la qualité rationnelle des arguments échangés et la représentativité de ceux qui sont les plus concernés par un problème général.

Nous n’avons pas d’autres choix en démocratie que d’élargir à tous le champs de l’argumentation et de la représentativité d’influence qu’il ne faut pas confondre avec celle du législateur et des gouvernants.

Toute autre alternative au risque démocratique est technocratique, lequel consiste à confier le pouvoir (sur les) des idées à ceux-là seuls qui s’arrogeraient alors le monopole de la chose publique (république) : les politiciens professionnels. Nul ne peut dire à priori que ceux-ci ne seraient pas tentés d’en abuser à leur profit aux dépens de leurs concitoyens. Dans tout pouvoir, il faut des contre-pouvoirs pour éviter le despotisme ; cela veut dire que sur les affaires publiques le pouvoir des citoyens doit contrebalancer celui des tehcniciens de la politique.

Etre démocrate c’est accepter qu’un foot-balleur soit autant un citoyen éclairé et éclairant qu’un BHL pour témoigner de ce qu’il sait d’expérience vis-à-vis d’un problème politique général. Or sur ce qu’apporte Thuran au débat sur l’intégration et sur ce qu’il est nen droit de penser à propos des erreurs faites par les responsables politiques vous ne dites significativement rien... On ne peut donc dire que vos propos fassent avancer le débat démocratique.

L’illusion politique et la paradoxe de la démocratie


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