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Pour essayer de répondre à vos questions, je reprends point par point, tout en sachant qu’il n’y a de pire sourd que celui qui ne veut entendre.
Vous écrivez : « Supposons qu’un gouvernement puisse emprunter cette année 50 milliards sans intérêts. L’année prochaine, il doit en amortir 5%, soit 2,5 milliards. Il a le choix entre faire des économies, se rendre impopulaire et rembourser ces 2,5 milliards, ou les emprunter, toujours gratuitement, rester populaire, et se faire réélire dans 3 ans. »
Si on est monétariste, ce que nous ne sommes pas, l’important est la quantité de monnaie dans le circuit économique . Alors, admettons même que nous le soyons.
Si l’Etat emprunte 50 avec intérêt, à 5%, il devra trouver l’an prochain 2,5 supplémentaires, qu’il faudra soit faire payer par les contribuables, soit emprunter, en plus de l’amortissement de 2,5 qui aura pour effet que la richesse qu’il aura construite ne vaudra plus (comptablement) que 47,5 . S’il détruit ces 2,5 de monnaie (non redistribution de recettes) il devra toujours 50 au passif alors que l’actif ne sera plus que de 47,5
Si l’Etat crée les 50, il se devra à lui-même 50 et détruira (impôts) les 2,5 d’amortissement . La masse monétaire en circulation ne sera plus que de 47,5 , l’actif sera égal au passif …
D’un point de vue monétariste, moins de risque d’inflation et d’un point de vue comptable, c’est beaucoup plus clair !
Vous écrivez ensuite « L’Histoire nous apprend que, malgré le coût de l’emprunt, l’Etat emprunte toujours plus (d’ailleurs, c’est la base de votre contestation), sans jamais se poser la question ni de l’utilisation de l’emprunt, ni de la soutenabilité de cet emprunt. Et vous supposez qu’il serait plus vertueux si l’emprunt ne lui coutait rien ? »
Rien ne prouve qu’il est plus vertueux parce qu’il a des intérêts à payer, mais ce serait moins onéreux pour l’ensemble de la population qui n’aurait pas à payer des intérêts aux banques…
Mais pourquoi pensez vous que l’Etat n’est pas capable de se poser la question de l’utilisation de l’emprunt ? Je vous redis que globalement, sans intérêts d’emprunt à payer, les budgets sont globalement en équilibre. Démontrez moi donc le contraire !
Vous écrives « En 81, Mitterand est élu. Il se lance dans une politique de redistribution qui s’arrête en 83 faute de financement. Imaginons qu’il ait pu emprunter à lui meme cet argent, sans intérêt, aurait-il stopper sa politique, ou l’aurait il poussée encore plus loin ? »
Si vous savez ce qu’aurait fait tonton, vous êtes très fort .. moi je ne sais pas …
De toute façon, nous n’avons jamais parlé de politique de distribution (encore que ce ne serait pas du tout idiot pour augmenter les bas revenus), mais de politique d’investissement par création monétaire.
Vous écrivez « En 2007, Sarkozy est élu. Il veut diminuer les impots (mais les finances ne le lui permettent que peu), favoriser l’acquisition de logements, bref que des trucs qui concernent plutot la classe moyenne à haute que moynne à basse. Il est limité par des contraites budgétaires (et on st en 2007, avant la crise). S’il avait pu emprunter 10 ou 15 milliards de plus gratuitement, vous croyez qu’il se serait abstenu ? »
Bien sur que non, et c’aurait été très bien …
Vous écrivez « Supposons que le gouvernement emprunte de quoi construire 100 hopitaux George Pompidou à taux 0, mettons à une banque normale. Elle lui prete donc l’équivalent de 100 hôpitaux. L’Etat rembourse en monnaie courante, donc in fine il rend à cette banque de quoi construire 40 hopitaux (et oui, en 2005, la somme ne représente plus grand chose, du fait d la hausse des salaires, des matières, etc...). Bien sur, cela n’a aucun impact sur les fonds propres de la banque, non ?
Et si cette banque appartient à l’Etat, qui renfloue les fonds propres ? »
C’est quoi cette histoire de fonds propres pour une banque centrale ???? Pourquoi aurait-elle besoin de beaucoup de fonds propres ?
Si la Banque Centrale (qui EST l’Etat, même si sa gestion est indépendante) émets de quoi construire 50 hôpitaux, en contrepartie de titres de dette qui viendront équilibrer son bilan (comme le font actuellement les banques commerciales) quel est le problème ? . Il n’y a pas de problème, que des avantages et en particulier celui de ne pas devoir payer d’intérêt.
Car si une Nation a
1 – un besoin,
2 – la volonté de le satisfaire,
3 – les moyens techniques et énergétiques,
4 – Un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,
… Pourquoi ne pourrait-elle réaliser ce besoin par faute de financement ?
Vous poursuivez « mais la ce n’est pas pareil, on invente de la monnaie, sans aucune contrepartie, et si l’emprunteur ne rembourse pas c’est pas grave, il n’y a pas besoin, comme dans une banque classique, de détruire sur les fonds propres cet argent. »
C’est quoi les contreparties de la monnaie bancaire, celle que les banques fabriquent (la monnaie de crédit) ? Simplement un engagement de remboursement au terme d’un contrat de la part de l’emprunteur : Etat, entreprise, ménage. Et pourquoi la banque Centrale ne pourrait-elle pas faire de même avec l’Etat emprunteur ?
Comprenez vous que la quantité totale de monnaie ne varie pas puisque ce que la banque centrale émettrait à destination de l’Etat serait l’équivalent de ce que les banque commerciales n’émettraient pas … votre argument au sujet des partenaires mondiaux est vraiement trop faible .
Bas du formulaire
Dans votre second message (17 à 14 :09 ) vous écrivez « C’est un poil plus complexe. Les fonds propres sont impactés par la réalisation du risque.
L’Etat ne présenterait pas ce risque ? Ah oui, évidement, il peut toujours rembourser, puisqu’il peut toujours se réemprunter à lui même ce qu’il doit rembourser ... à lui même.
Vous venez alors de dire ce que tmd disait, et auquel vous répondiez « sans fondement » : dans un tel système, la dette est toujours remboursable par de la nouvelle dette, ce qui revient à dire qu’on ne rembourse jamais, ce qui revient à dire qu’on crée de la monnaie sans contrepartie, donc qu’on dévalue. Mais c’est une évidence, la dévaluation d’une monnaie n’a aucune incidence pour la croissance, le niveau de vie, le chômage, etc... »
Vous n’avez pas l’air de piger que la monnaie ce n’est QUE de la dette et de la confiance.
Maintenant, une fois de plus vous me parlez de créer de la monnaie sans contrepartie… qui vous a dit cela. L’hôpital dont on parlait précédemment EST une contrepartie, c’est la contrepartie de la monnaie qu’émets la banque centrale . On peut dire si vous voulez que faute de remboursement l’hôpital appartiendrait à la banque centrale … c’est vrai. Mais comme la banque centrale appartient à la nation (qui détient 100% des actions) , l’hôpital NOUS appartient bien.
Mais, une bonne gestion amortirait annuellement par exemple 1/50° de la monnaie émise pour la construction de l’hôpital, simplement en tenant compte que 1/50° de cette monnaie doit être soustraite chaque année de la totalité de la monnaie circulante.
Quand au risque de non remboursement, capital pour une banque privée, il est sans objet dans le cas d’un système avec une banque centrale qui « est » l’Etat (lequel est son propre assureur aussi)
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