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Sylvain Reboul (---.---.188.242) 24 janvier 2006 21:43

L’aveu de culpabilité devrait être récusé en tant que preuve de culpabilité : un tel aveu peut être extorqué ou la conséquence d’une crise psychologique personnelle ; l’aveu ne peut être qu’un indice ou témoignage subjectif, lequel doit être confronté à des éléments objectifs validés. Le fait est que la garde à vue a essentiellement pour but d’obtenir l’aveu, c’est pourquoi la présence active de l’avocat en tant que défenseur pour instruire à décharge n’est pas, à ce stade de la procédure, requise.

Le paradoxe de l’aveu comme finalité conclusive de la procédure, dans le cadre d’une procédure inquisitoire, est qu’elle crée les conditions de cet aveu en un jeu de rôle pervers (qui détourne de la recherche de la vérité) dans lequel l’inculpé est incité à se déclarer coupable pour bénéficier de la clémence du juge.

C’est très exactement une reprise de la démarche inquisitoriale qui exigeait l’aveu du péché mortel d’hérésie pour sauver la justice divine de tout soupçon et pour éviter au présumé coupable d’être condamné à être brûlé vif en place publique. Etant entendu qu’en faisant condamner des innocents, Dieu reconnaîtrait et sauverait les siens après leur mort pour avoir concourus par leur aveu à sa gloire.

S’il n’ y a plus de Dieu, ni de salut post-mortem, le gloire de la république et de sa justice exige néamoins, pour être sauves, l’aveu en tant que la preuve de culpabilité par excellence. Ce par quoi la vision française de la république et de sa justice reste profondément religieuse.

Outreau ou la république prise en faute


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