Bonjour,
je suis content d’avoir trouvé votre article, une réflexion sur la précarité que je partage. Contrairement de Krishvati, je ne lis pas dans vos mots une désicion à la fatalité. Vous analysez d’abord des faits, point. Personne de nous sait ce que vous allez faire dans l’avenir et comment vous allez évoluer.
A part le fait que le RSA met aussi en place un énorme fichage des pauvres, un fichier bien gros qui se balade entre impôts, caf, sécu, services sociaux divers et instances de contrôle puisque le précaire est souvent considéré comme un présumé coupable de la fraude, contrairement au délinquants en col blanc dépénalisés par qui on sait. (Dépénalisation du droit des affaires)
A ce sujet, il faut voire la réponse de la CNIL suite à une interrogation de l’association APNEE (actuchomage.org) quant au caractère hautement intrusif dans la sphère privé du demandeur du RSA par le formulaire de demande du RSA, formulaire qui n’informe pas le demandeur comment et par qui tous ces renseignements fournis (relations familiales/sociales, maladie, renseigements bancaires, si un ami vous a donné de l’argent...) sont utilisés par la suite, ce qui pourtant est une obligation pour les fichiers il me semble. (Il sera probablement difficile de donner une réponse précise, vu le nombre d’acteurs qui consultent ce fichier)
Extrait de la réponse de la CNIL :
Par ailleurs, vous mentionnez dans votre courrier une « violation du secret bancaire » ainsi qu’une « atteinte aux libertés individuelles », au regard notamment des questions relatives aux ressources du demandeur.
Je
vous rappelle que le secret bancaire est une obligation faite aux
employés de banque de ne pas révéler les informations confidentielles
concernant les affaires des clients dont ils peuvent avoir
connaissance. Dès lors que les personnes concernées déclarent
elles-mêmes les sommes qu’elles ont placées afin d’obtenir une
allocation, le secret bancaire ne peut être invoqué.
Traduction courte : puisque le demandeur du RSA fournit « volontairement » les informations confidentielles, il n’y a pas de violation du secret bancaire.
Si on vous met un revolver sur la tempe et on vous pose des questions, vous répondez volontairement ? Question réthorique certes exagérée car on a toujours le choix de vivre dans la rue et de la manche.
La machine RSA qui veut afficher une « lutte contre la pauvreté », avec bien des contraintes, obligations et flicages pour satisfaire un électorat de droite, satisfait aussi tout un monde parasitaire de formation, d’insertion, de médicalisation et psychatrisation qui vit bien sur le dos des précaires. Les précaires sont la matière première pour ces acteurs du social qui font tout pour avoir une bonne partie du gateau « budget insertion/formation », et ces acteurs n’hésitent pas de franchir les limites en faisant le chantage vital (si tu ne fais pas ce que je te dis, je le signale à X ou Y et on te coupera les vivres), d’où ces commissions de gens, le regard sérieux, accusateur car ils veulent voir l’individu précaire tremblant de peur, pleurant un appel à la pitié.
Alors un précaire qui montre qu’il a aussi un cerveau, des critiques et des réserves à avancer par rapport au système du traitement de la précarité, n’est pas bien vu du tout. Il devient tout de suite « le chien qui mord la main qui le nourrit ».
La machine RSA est rébutante et fait peur, et je ne suis pas surpris de son faible succès actuel : Il y a plus que 2 millions bénéficiaires potentiels du RSA, mais seulement 286.000 travailleurs pauvres ont perçu le RSA. Cela n’est guère étonnant. Tout le monde n’a pas envie de figurer dans la base de données des pauvres avec des informations confidentielles sur sa vie consultable par des gens et des services dont on n’a ni connaissance ni de maîtrise. Tout le monde n’a pas la vocation de justifier de sa vie ou même perdre l’autonomie de ses actes pour 150 euros de plus.
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