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epapel epapel 11 novembre 2009 16:29

En second lieu, pour répondre à toute une série de vos arguments, pourquoi dire qu’il y a des opposants à l’effet de serre ?

C’est un manque rigueur de ma part, je précise : opposants à l’effet de serre du aux émissions anthropiques de CO2 (je me suis autorisé ne pas mettre l’autre moitié de la phrase car je pensais que c’était implicite compte tenu du contexte).

Si vous avez eu le temps de lire l’article de Marcel Leroux (décédé en 2008),

Je viens de le faire rapidement et je peux vous signaler un paquets d’arguments fallacieux :

Les stations d’observation, initialement installées à l’écart des villes ont été progressivement englobées dans la ville elle-même et/ou dans l’extension de son dôme de chaleur, et elles reflètent ainsi principalement l’évolution climatique de l’échelle locale.

C’est vraiment prendre les météorologues pour des incompétents et le public pour des imbéciles :
- il y a bien longtemps que l’effet de l’urbanisme sur la température locale est connu et on le sait justement par comparaison avec les données des stations extérieures aux zones urbaines, hé oui on continue d’en construire
- l’observation de l’évolution de la faune et de la flore qui est très sensible aux variations climatiques met en évidence une augmentation des températures (vendanges avancées d’un mois par rapport à 1945 avec 2° d’alcool en plus, extension vers le nord des moustiques, diminution de l’aire des ours blancs, gain de deux semaines au printemps et à l’automne de la photosynthèse corrélée à une arrivée plus précoce et un départ plus tardif des migrateurs...)


Le carottage de Vostock dans les glaces antarctiques montre « le parallélisme des variations de la température de l’air et de la teneur atmosphérique en gaz à effet de serre ». (Masson-Delmotte, Chappellaz, 2002.) En déduire que le passé et le futur sont directement comparables représente l’attrape-nigaud idéal : quel est en effet le non climatologue et a fortiori le citoyen de base qui connaît Milankovitch ?

Moi et bien d’autres à en croire ce que je lis sur les forums, hé oui la population n’est pas totalement inculte.

Tous les paramètres covarient (et sont donc statistiquement corrélés), mais
l’évolution de la température à cette échelle de temps ne dépend pas des
GES, dont les taux dépendent au contraire (plus ou moins directement) de la température.

C’est incomplet, car bien que l’augmentation de température initiale due au cycle de Milankovitch entraîne effectivement une augmentation de CO2, celle ci amplifie à son tour l’augmentation de température (rétroaction positive). Ceci dit, je reconnais que beaucoup ont exploité abusivement cette corrélation.

Les modèles, fondés sur le rayonnement peuvent-ils prévoir autre chose... qu’un réchauffement ? Le Treut (1997) écrit à ce sujet : « Des modèles toujours plus nombreux et sophistiqués indiquent sans exception un accroissement de la température », l’unanimité de la réponse étant considérée comme une preuve de la capacité des modèles à prévoir le futur. Mais au-delà de la sophistication des calculs, le résultat revient au bout du compte à appliquer une simple règle de trois, entre 1) le taux de CO2 actuel, 2) le taux futur supposé et 3) la température correspondante. C’est « élémentaire » et l’unanimité des modèles jugée comme un « fait remarquable » (Le Treut, 2001) relève de la pure lapalissade, car la réponse ne peut être que positive. A-t-on d’ailleurs besoin des modèles (compte tenu de leurs imperfections) pour parvenir à ce résultat ?

Cette manière de présenter les modèles est extrêmement réductrice et laisse entendre que tous les modèles fonctionnent sur les mêmes bases :
- les modèles ne reposent pas sur le seul effet radiatif et l’impact du CO2
- l’impact attribué au CO2 ainsi que les rétroactions (nuages notamment) varient suivant les modèles
Il est constaté simplement que malgré des paramètres d’entrées et des méthodes de calculs différentes les modèles vont tous dans le sens d’une augmentation de la température moyenne à partir du niveau actuel.
Ce n’est pas un lapalissade car il peut très bien exister une valeur d’impact du CO2 insuffisante (ou pas d’ailleurs) couplée à des rétroactions négatives plus fortes (couverture nuageuse, enneigement) pour entraîner l’effet inverse. La seule chose qui pourrait être contestée ce sont les valeurs d’entrées et les méthodes de calcul des modèles donnant les résultats les plus optimistes, c’est là dessus qu’il faut débattre et non sur la pertinence de l’utilisation des modèles.

Une température moyenne n’a donc qu’une valeur très limitée si ce n’est aucune si elle est établie à l’échelle « globale » (peut-il d’ail-leurs exister un climat global ?).

Mais alors, il n’est pas permis de dire que la température moyenne est plus faible pendant un ère glaciaire que pendant une ère non glaciaire ? A-t-on le droit de dire que les étés sont plus frais dans l’hémisphère nord que dans l’hémisphère sud ? Cet argument vaut-il pour toutes les moyennes globales ou uniquement en matière de climat ?

En réalité, la température moyenne globale n’a ni plus ni moins de signification et de valeur que la durée de vie moyenne, sa principale utilité est de mettre en évidence les tendances des variations ce qui n’est pas rien :
- quand la moyenne fluctue autour d’un valeur fixe, c’est qu’il y a stabilité
- quand la moyenne s’écarte de façon tendancielle, c’est que le phénomène qu’elle mesure évolue

« Les valeurs régionales des températures pourraient être sensiblement différentes de la moyenne globale mais il n’est pas encore possible de déterminer avec précision
ces fluctuations. » Cela signifierait que la valeur moyenne serait connue avant les valeurs locales et/ou régionales qui permettent d’établir cette moyenne ! Curieuse façon de calculer une moyenne !

Cette manière de présenter les choses est malhonnête. C’est simplement du à l’existence de plusieurs modèles qui fonctionnent de façon différentes : ils convergent quand à l’augmentation de la température moyenne mais divergent quand aux fluctuations locales. C’est normal car les modèles peuvent avoir des hypothèses différentes voire inverses pour les phénomènes qui ne sont pas encore élucidés, l’important c’est que l’ensemble des modèles utilisés couvrent toutes les hypothèses (et c’est de ça qu’il faut s’assurer). Et chaque modèle détermine la valeur moyenne à partir des données locales qu’il a calculé.

En outre, est il exact de dire comme le GIEC qu’il « n’est pas possible de déterminer » les évolutions régionales, sachant qu’il suffit tout simplement de les observer ?

Niais :
- une tendance régionale présente ne préjuge pas de la tendance dans un futur éloigné notamment en matière de pluviométrie.
- on ne pourra pas observer le futur que dans le futur.

Est-ce seulement parce que les modèles ne savent pas restituer ces différences de comportement ?

Non, c’est parce que les modèles ont des différences de comportement.

Litynski (2000) a comparé les normales de température des périodes 1931-1960 et 1961-1990 publiées par l’OMM (1971 et 1996). La première période correspond plus
ou moins à l’optimum climatique contemporain et la seconde contient la plus forte hausse présumée de la température. La comparaison est donc éloquente. Elle montre de manière évidente qu’il « n’y a pas de réchauffement planétaire pendant la période 1961-1990 ».

La méthode est incorrecte parce qu’il a défini arbitrairement un découpage puis fait une comparaison. La réalité c’est qu’il y a eu des températures plus élevées entre 1931 et 1945 puis baisse des températures de 1945 à 1975 puis augmentation à partir de cette date qui s’expliquent par le recul des émissions d’aérosols de 1929 à 1945 (crise de 29) puis leur émission massive pendant les « trente glorieures » (activité charbonnière intensive) puis augmentation à partir de 1975 (mesures réglementaires couplées au déclin du charbon en Europe).

Le choix de ce découpage interdit de fait toute explication cohérente.

J’arrête là car je trouve ça suffisamment éloquent.


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