Je trouve l’article et bon nombre d’interventions fort intéressants.
A partir de quels critères arrive t-on à cette notion de travail ?
Je pose cette question car dans le milieu social où j’ai évolué, il était courant de dire qu’une femme qui s’occupait de sa famille était « sans profession » ou « mère au foyer »sur le plan administratif dans la ligne réservée pour « profession » de la mère.
Mais si cette même femme faisait le même travail chez un patron, elle était payée, avait droit à des congés et même à une retraite. Elle avait pour profession, femme de ménage ou domestique.
A la lecture des interventions, cet aspect de la question du travail des femmes n’est jamais soulevé.
Le travail domestique de la femme au sein d’un foyer n’est pas reconnu par la société alors qu’il l’est si elle le fait chez un employeur.
Quel homme accepterait de faire « ce travail fantôme » sans broncher ?
Pour le moment, je constate que les maris, les pères, les fils acceptent que leur femme, leur fille, ou leur mère fournissent un travail qui n’est pas reconnu par la société, société dont ils font parti. Ces hommes qui vont demander une augmentation de salaire ou de tarif acceptent comme quelque chose de naturelle que leur femme, leur fille ou leur mère soit exploitée, moins bien payée que les hommes pour un même travail. L’individualisme à tout crin fait que ces messieurs ont un manque à gagner au niveau de leur foyer mais proteste peu, très peu. Quand ils protestent pour l’égalité des salaires homme/femme mais jamais pour l’égalité de salaire pour leur femme, leur fille, leur mère. Ce n’est donc pas demain que l’égalité des salaires se fera. Ces braves messieurs ne se sont pas encore aperçu que ceux qui profitent le plus de ces différences de salaires ce n’étaient pas eux mais « le capital ».
Pour ma part, je reste persuadée que ce n’est pas le travail qui use ou qui tue mais plutôt les « conditions » dans lesquelles se fait le travail.
Je doute fort que l’organisme humain soit programmé pour travailler en cadence, sous la pression d’une autorité quelconque, en subissant des contraintes contre lesquelles il n’a aucune prise.
Travailler au rythme du pas des chevaux ce n’est pas la même chose que de travailler au rythme des T.G.V.
Il parait que la retraite a été mise à 60 ans tout en sachant par ceux qui ont pris cette décision que peu de travailleurs après une vie de labeur dépassait cet âge.
La majorité des femmes étant exclue des caisses de retraites par l’absence de reconnaissance de son travail de mère au foyer, elles ne touchaient ou ne touchent que la moitié des droits de son mari.
Le nombre d’enfants pour chaque femme a globalement beaucoup diminué mais ce qui n’a pas diminué c’est le travail domestique. Monsieur « propre », la lessive « OMO », la quiche « tante Marie » ne font pas de miracle et ne supprime pas « le travail fantôme ».
Si je m’en tiens à la valeur « marchande » du travail, un footballeur, un artiste, un banquier, un Attali, un Pujadas, une Christine Okrent, etc... apportent plus à la société (à la vue de leur salaire) que toutes ces petites mains qui jour après jour, lavent, torchent, soignent, nourrissent, entretiennent linge et maison, éduquent, transmettent, vont travailler chez un employeur, font les courses, suivent la scolarité, font les démarches administratives, et j’en passe. Les femmes objets étalées sur les affiches font rêver ces messieurs, mais ce sont ces petites mains qui travaillent dans l’ombre qu’ils ont besoin au quotidien.
Toutes les femmes ne sont pas logées à la même enseigne, plus on monte dans les catégories socioprofessionnelles, plus la conciliation vie maternelle/vie professionnelle est facilité, (je ne dis pas que c’est facile).
Quand un monsieur prétend travailler 18 heures par jour, en admettant que ce soit vrai, en définitif, travaille pour qui exactement ?
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