Utiliser l’expression « Politique 2.0 » est empreinte d’un sens fort autant qu’elle est une dérive de l’expression « Web 2.0 » : Le Web 2.0 n’est à ce jour qu’affaire de mots et il en va de même de la notion de Politique 2.0 ...
Et les blogs ne sont que des mots. Il ne changeront donc rien ni aux modus operandi républicains ni aux institutions qui portent et pérennisent les préceptes républicains. Les blogs ne rendront pas aux citoyens la démocratie que leurs représentants se sont appropriés de longue date. Parce que les blogs ne sont en aucune façon des vecteurs d’action, mais simplement des propagateurs-aggrégateurs d’informations plus ou moins viables.
En exergue de cet article, l’exemple imparable : les blogs ont largement « phagocyté » le débat politique américain lors des élections 2004. Les plus virulents étant les défenseurs d’idées pro-démocrates dénonçant parfois avec des arguments parfaitement justifiés et ainsi démontrant la potentielle dangerosité de l’administration Bush. Résultat des courses : Georges W. Bush a été réélu - ironie du sort - avec une majorité plus confortable que celles acquises lors des précédentes élections !
Quand bien même les blogs révèleraient en temps réel tant les erreurs de nos dirigeants que plus graves leurs malversations, ils ont et auront toujours l’immense et insondable murs des 5 pouvoirs qui les confineront aux rôles d’informateurs anecdotiques :
- le pouvoir exécutif,
- le pouvoir législatif,
- le pouvoir judiciaire,
- la Presse,
- les appareils politiques.
Les mésaventures actuelles de monputeaux.com, de la société MAYETIC et de ses deux co-fondateurs en sont de parfaits exemples, parmi tant d’autres.
Quant à nos hommes politiques qui se sont découverts une extraordinaire vocation de bloggueurs courant 2005, autant les qualifier de « bloggueurs de la 25ème heure » ! A quelque très rarissimes exceptions près, leur blog ne sont pas le reflet d’une volonté de faire de la politique différemment, plus directe, plus proches des citoyens ni même plus intimes (la plupart font blogguer des assistants voire leurs attachés ! ! ! ). Les blogs ne sont pour eux qu’un panneau électoral supplémentaire, permanent et « gratuit », Nicolas Sarkosy en tête, mais très rapidement rattrapés par ses confrères socialistes ...
La durée de vie d’un blog peut s’estimer à moins de deux ans. Nos politiciens ne dérogeront pas à la règle. Ils se sont lancés dans la blogosphère en 2005 et la quitteront en 2007. Pour la quasi-totalité.
Il y aura d’autres bloggueurs, non politiciens, pour perpétuer le débat et démontrer à leurs lecteurs, chaque jour un peu plus, que nos institutions sont totalement inadaptées et impropres à redresser l’état actuel de la France. C’est tout. C’est déjà pas mal.
Le changement, s’il devait intervenir, de nos institutions et de nos représentants arrivera par d’autres vecteurs que les blogs.
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