Les drames vécus par Haïti ne sont pas que naturels !...
...C’est comme si rien n’avait été épargné aux Haïtiens : cyclones,
déforestation, coulées de boue,esclavage, mise en coupe réglée par des
régimes corrompus, ingérence américaine et aujourd’hui :le chaos, qui
laisse sans voix, dans un pays où la majorité vit avec moins de un dollar par semaine...
Une histoire aux drames sans fin
Une transition démocratique qui dure
-"...Une
malédiction pèse-t-elle sur Haïti ? Ce pays est-il condamné à la
désolation ? Quelques mois après le retour à un semblant de calme et
d’ordre, des pluies diluviennes s’abattaient sur la frontière haïtiano-dominicaine, entraînant glissements de terrain et crues catastrophiques et dévastant de nombreux villages, principalement dans le Sud-Est du pays.
Ces violentes précipitations, qui ont pris le relais des troubles
politiques, ont laissé au moins 1 500 morts et plus de 15 000
sinistrés. Dans un pays où l’appareil d’État est embryonnaire, où le développement — durable ou non — n’est qu’un vain mot et où la population survit sans intervention de l’État, la grande fragilité des milieux entraîne la rupture des équilibres écologiques.
De plus, le
manque de ressources et l’instabilité chronique des gouvernements,
expliquent l’incapacité à mettre en place une politique minimum de
prévention et de protection de l’environnement. Enfin, l’action anthropique décuple les conséquences des risques environnementaux. La déforestation
a été l’une des principales causes de la catastrophe qui a frappé Haïti
à la fin du mois de mai 2004 : en effet, l’utilisation du charbon de
bois pour la cuisson des aliments a entraîné la perte de plus de 80% de
la couverture forestière du pays en quelques décennies.
Par
où commencer pour tenter de résoudre les crises haïtiennes — la Crise ?
— à répétition qui touchent Haïti et engager le pays sur la voie du
développement ? Il semble que toute action sectorielle soit vouée à
l’échec. En effet, les tentatives pour apporter une solution aux
multiples problèmes auxquels se heurtent les Haïtiens, qu’il s’agisse
de la malnutrition, de l’analphabétisme, de la situation sanitaire
inquiétante, du chômage, de l’extrême faiblesse des revenus ou de
l’éradication des bidonvilles, ont très souvent avorté. Les
réformes structurelles — construction d’un État-nation, mise en place
d’un cadre législatif et judiciaire solide, structuration
d’institutions intègres — sont un préalable indispensable à toute
intervention sectorielle ou conjoncturelle. Dans le cas
contraire, les programmes nationaux et internationaux mis en œuvre, à
grand renfort de publicité, continueront à être assimilés à du
saupoudrage sans lendemain destiné à donner bonne conscience à un État
faible, à des élites haïtiennes corrompues et à des organisations internationales confondant développement et charité.
Et en l’absence d’État, à construire en 2004, la porte restera grande
ouverte à des personnages élus « démocratiquement » exerçant leur
fonction de chef de façon arbitraire et autoritaire.
Toutefois,
les causes endogènes de la crise n’expliquent pas, à elles seules, la
situation politique et socioéconomique préoccupante à laquelle est
confronté le pays. Le poids des facteurs exogènes ne doit pas être
sous-estimé. En effet, l’ingérence des puissances étrangères dans les
affaires haïtiennes a toujours été un obstacle majeur à la création de
l’État et de la nation. Cependant, l’intrusion étrangère dans
l’histoire d’Haïti est souvent permise ou facilitée par la complicité
des dirigeants et des élites haïtiennes.«
- »Il
y a chez nous tellement de pauvreté, de violences, de manipulations.
Comment quelqu’un pourrait-il dire ici que la politique ne l’intéresse
pas ? Quand il n’y a pas d’électricité, pas d’eau mais qu’on reçoit des
factures ! Nous vivons dans un lieu qui nous détruit quelque part, qui
nous emprisonne, qui nous manipule, donc il y a forcément un
engagement. Même le simple regard sur soi est une sorte d’engagement
par rapport à une société où le mépris, par exemple, est constamment
présent. On ne peut se construire une bulle ici. Nos élites le font...
avec de superbes villas emmurées environnées de bidonvilles. Mais il
faut être un malade mental pour se construire une bulle en Haïti."(Gary Victor)
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