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samosatensis 5 février 2010 23:43

@ Mourey

« Vous êtes de mauvaise foi, ou bien il faut vous expliquer »

c’est la meilleure, alors que vous savez que votre interprétation du mot coagmento est fausse, archifausse, qu’on vous l’a démontré, que donc tout votre délire sur les murs maçonnés dans César ne tient pas, que vos théories sont vides, que votre impudence sans vergogne qui vous conduit à vouloir donner des leçons sur Platon sans connaître le grec, tout cela est désormais exposé en plein jour et vous m’accusez d’être de mauvaise foi ?

Mais réveillez-vous Mourey, ce n’est pas moi qui ait un problème, ce que je dis je ne suis pas seul à le dire, c’est le résultat de méthode formalisées, contrôlée par la pratique de savants multiples venus d’horizon divers et cela depuis des décennies. C’est vous Mourey qui êtes seul, ridicule, c’est vous qui envoyez des lettres auxquelles personne ne répond, c’est vous qui prétendez mettre à bas tout l’édifice de la science historique sans apporter d’arguments sérieux.

Vous ne me répondez-pas :
sur les monnaies c’est très insuffisant, Madame Gruel a fait un livre de 408 pages sur au moins 3000 monnaies, ce n’est pas avec un sophisme que vous vous en sortirez : il n’y a pas que les cercles pour identifier les monnaies et surtout si ce que vous racontez était vrai on devrait avoir profusion de monnaies arvernes ou germaniques sur le Beuvray... ah ben non on a profusion de monnaies éduennes, expliquez moi donc cela dans votre théorie. Quel lecteur d’Agoravox est désormais assez naïf pour vous croire quand en deux lignes vous prétendez réfuter 50 ans de travail scientifique collectif sur les monnaies (depuis Colbert de Beaulieu) ? Colbert de Beaulieu était un amateur, au sens noble du terme, qui a imposé des vérités scientifiques aux spécialistes avant de devenir lui-même la référence incontestée, prenez en de la graine, vous êtes à des années lumières de son travail, de sa rigueur, de sa méthode. Et vous prétendez avoir répondu sur les monnaies .


« Et j’ajoute pour les amphores qu’il faut être complètement fou pour déduire d’un soudain afflux de ces récipients, durant deux siècles, de l’existence de la capitale des Gaules. Des aristocrates ivrognes qui ont fait trembler Rome pendant des siècles et qui encore sous Claude réclamaient la première place »

C’est vous qui n’êtes pas bien malin ou complétement fou. Personne n’a parlé d’aristocrate ivrognes. On a des textes comme ceux de Poseidonios transmis par Athénée qui permettent de comprendre cela et sont confirmés par l’archéo. Je fais le topo pour les lecteurs d’Agoravox, avec vous de toute manière je ne discute pas, je n’écris que pour faire la preuve publique de votre imposture.
Le vin n’est pas produit en Gaule centrale à la fin de l’âge du fer. Les aristocraties y sont traversées aussi de forts courants de rivalité, d’émulation. Le peuple a cependant son mot à dire : la puissance d’un aristocrate ce sont les guerriers qui dépendent de lui et le soutienne, ses clients. La fidélité des clients se gagne par des dons et du butin. Le vin, produit prestigieux associé au raffinement des cités de méditerranée (les services à vin étrusques sont déjà courant dans les tombes de Halstatt) devient un produit investi par les rivalités aristocratiques, non pas parce qu’ils sont ivrognes, mais parce que la puissance va passer par la capacité à donner et à donner plus que les autres. Le vin est aussi associé à des idées religieuses. Les sanctuaires enclots deviennent alors le lieu de banquet rassemblant d’énormes populations : les clients de l’aristocrates, l’amphore devient le symbole de la richesse et de la puissance aristocratique car elle symbolise la capacité à redistribuer puissance, richesse et fertilité à ses dépendants. L’amphore figure ainsi sur les monnaies carnutes, meldes et arvernes.
L’archéologie montre ces amphores sabrées : comme si leur ouverture mimait un sacrifice, les aristocrates savaient aussi jouer de la religion, et accumulées en nombre dans ces enclots. A corent on a retrouvé les auges où les dépendants pouvaient venir puiser du vin, les quartiers de viande (os en connection) du banquet et surtout les traces d’un atelier monétaire qui ne peut être que celui de Luern le roi Arverne (les monnaies portent un renard, Luern en gaulois).
Bref ce n’est pas de l’ivrognerie, c’est de l’anthropologie, de la politique, de la communication et de l’histoire : l’équilibre politique des aristocraties celtes passait par ces cérémonies du don. Mais ce qui rendait le vin précieux, si propice à cet étalage, à savoir son caractère de produit d’importation, rendait aussi ces élites dépendantes des fournisseurs. Elles devaient passer des contrats commerciaux avec les pourvoyeurs de vins venus de méditerranée, marseillais et etrusque d’abord puis romain. Les timbres d’amphores de bibracte montre que les éduens avaient des fournisseurs en nombre restreint dans des régions choisies : des accords au plus haut niveau avaient été passé. Si je me rappelle bien on peut même identifier dans ces producteurs des proches de Cicéron, ce qui explique que c’est chez Cicéron que Diviciac va à Rome en 61.
Après la conquête ce qui fait la grandeur d’un aristocrate ce n’est plus sa capacité à redistribuer mais son rapport à Rome, l’époque des grands banquets s’achève, désormais la richesse des aristocratie s’exprime dans le cadre de l’évergétisme civique : on décore sa cité à la romaine, on donne des jeux dans l’amphithéâtre.
Bref si vous ignorez tout ça c’est que vous n’avez jamais ouvert aucun livre récent sur la Gaule, les Romains, leur rapport...
Pour le lecteur je conseille
D. et Y Roman, Histoire de la Gaule, Fayard
Serge Lewuillon, Vercingétorix ou le mirage d’Alésia, Complexe
et les passionnés pourront aller voir la thèse de Tchernia sur le vin de l’Italie romaine.
Et ici un article de Lewuillon sur le statut anthropologique de ces grands banquets qu’on a vu un peu trop souvent comme du potlach, attention si vous êtes habitués à la bouillie pour chat moueyienne ça va décoiffer intellectuellement :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/dha_0755-7256_1992_num_18_1_1981

Le grand spécialiste de tous ces banquets est bien évidemment Mathieux Poux :
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_2000_num_1_1_2238


On a là un pdf d’un de ses articles les plus synthétiques sur Corent et les arvernes
http://www.luern.fr/Articles%20et%20rapports/Article%20EFR%202004.PDF

évidemment pour le pauvre Antenor cela va faire « trop de données »...


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