La question de l’égalité homme-femme est aussi vieille que l’humanité...
Tout commence quand Mère Nature (une sacrée salope soi-dit en passant...) a décidé qu’au sein de la famille des hominidés, un certain dysformisme sexué serait la norme. A l’inverse d’autres espèces, la femme serait génétiquement, et en moyenne, plus petite, plus mince, moins forte que le mâle.
Dans les tribus primitives de l’Aube des Temps, cela a conduit à le première répartition des tâches. A l’homme la chasse, à la femme la cueillette et la récolte des racines et des fruits.
Cela peut sembler injuste a première vue, mais si on y regarde bien, le mâle est en position de faiblesse : la chasse au mammouth ou au tigre à dent de sabre est plus dangereuse que la recherche des champignons.
La société de cette époque adule la femme. Les Vénus de l’âge de Pierre semblent indiquer que les premières religions sont d’inspiration matriarcales ( ou alors, vu que ces Vénus sont représentées sans visage mais avec des formes exagérées, ce n’étaient que les premiers exemplaires du Playboy local...). Le passage à l’agriculture constitue une révolution.
Chasse et cueillette deviennent appoint. L’ Homme se charge des travaux pénibles des champs et la femme l’aide, mais son rôle diminue et se voit quelque peu reléguée à la maison, à veiller sur les nourrissons. La religion change peu après. Les figures féminines perdent de leurs influences alors que ce constituent les premières villes, les premiers Etats. Les figures paternelles et viriles gagnent en importance et les déesses n’ont plus qu’un rôle annexe, à de rares exceptions près.
A de rares exceptions près, toutes les sociétés humaine du globe deviennent un système patriarcal. L’excuse est toute trouvée : c’ est l’ Homme qui prends le plus de risques et qui peut mourir le plus vite de façon violente. Une forme de compensation veut donc qu’il prenne en priorité les décisions. La femme doit être préservée car dans le couple, elle est la seule à posséder une poche de gestation, indispensable pour la conception des générations suivantes. Il ne reste plus à l’Homme qu’à pérenniser le dogme en l’érigeant en religion, dont il truffe les textes sacrés de références à sa supériorité naturelle sur la Femme.
Les siècles passent, et la Femme, peu à peu, se libère du carcan physique et mental imposé. La chute de la religiosité aide à libérer la Femme. Les Guerres, dévoreuses d’ Hommes, aident à montrer qu’elle peut faire aussi bien que le mâle sur une chaîne de montage pendant qu’il se prend une rafale de AK-47 dans le bide. Par l’exemple, par la volonté, la Femme obtient enfin le minimum : l’égalité politique, et le droit de vote.
Mais dès lors, un autre danger surgit et menace la Femme. Ce danger use de sa connaissance du corps et du mental féminin pour accroitre son influence.
Le pire, est que la Femme est en partie complice du piège ou elle se jette.
Ce danger, sournois et pervers, se nomme le publicitaire.
Tapi au bord d’une table lors d’une séance de brainstorming, le publicitaire a étudié sa proie des années durant. Il sait quelles sont ses forces et ses faiblesses. Il les connait car il a regardé sa mère durant son enfance, et ses soeurs s’il en avait. Il en fréquente et il s’accouple parfois avec certaines, inconscientes des informations qu’elle lâchent sans le savoir. Il sait quel angle attaquer. Et quand son crayon est enfin affuté, il frappe.
Il attaque l’angle de l’image : pour remplir son rôle de génitrice, une femme doit séduire. Il sait quoi lui faire penser ce dont elle a besoin pour attirer un mâle docilement. Il lui inspire les couleurs, les matières que les hommes sont censés rechercher pour trouver un partenaire. Il lui inspire les fragrances qui sont censées mettre à mal les défenses masculines.
Dans la même optique, il lui montre quels produits sont susceptibles d’un apport en graisses minimales. Yaourt light, fromage sans gras, eau à 0 %. Le mâle aime la chair ferme. Et pour l’aspect extérieur, il n’oublie pas de multiplier les crèmes de jour, les soins du visage nocturne, les peeling spécial yeux bleus et le fond de teint spécial joue gauche et l’autre, pour la joue droite.
Plus tard, une fois le femme casée et mère, le second assaut : via l’enfant cette fois. Pour sa bonne santé et son bon mental, le publicitaire vantera à la femme les laits de nettoyage spéciaux pour peaux sèches. Il faudra rendre l’enfant heureux, et le protéger avec un savon spécialement fait pour lui. Et il y aura aussi tous les produits créés pour faciliter la vie : couches jetables (peu biodégradables, et dont le plastique étouffe les animaux marins qui croient manger une méduse), les indispensables poussettes aux roulettes étudiées pour se bloquer au moindre caillou sur la chaussée et à la taille paramétrée pour ne rentrer dans les transports en commun que de biais, en bousculant le vieux papy avec sa canne et sa hanche en téflon neuve.
Mais le Femme se rebiffe, se rebelle ! Le publicitaire, sans trop comprendre comment, sent sa proie devenir rétive, méfiante.
Pour préserver son pouvoir d’achat, le publicitaire a alors une idée de génie ! Ce qu’il fourguait à la Femme, il va le fourguer à l’Homme ! Avec un message adapté à son niveau de testostérone bien entendu. Il multiplie alors les messages et crée un nouveau sexe : le Métrosexuel.
Plus fragile qu’ un Homme, plus viril (!) qu’un homosexuel, aussi sensible qu’une Femme, le Métro est l’alibi parfait. La Femme, séduite par l’image, baisse sa garde et replonge sans s’en rendre compte dans les méandres de la consommation, satisfaite d’avoir fait progressé sa cause.
Mais il est déjà 19 heures. Elle voit son fils et sa fille jouer ensemble aux petites voitures. Il faut faire a manger.
« Laisse ton frère jouer et vient m’aider à éplucher les légumes ! »
De son coté, sur son nuage, Mère Nature se demande si elle n’a pas fait une connerie quelque part...
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