Morice, malgré votre talent de visionnaire, vous ne voyez pas où je veux en venir : je ne dis pas qu’il ne faut pas instruire tout le monde. Vous apportez vous-même l’explicitation de ce qui précède : les programmes inappropriés pour ces élèves.
Les inepties ont la vie dure, et si elles abondaient autrefois, il en subsiste encore pas mal : mon fils, il y de ça une vingtaine d’années, apprenait par coeur, en « technologie » 6ème les codes de couleurs des résistances sans même savoir ni le rôle d’une résistance, ni à quoi correspond un Ohm...un ou deux ans plus tard, il revenait fier comme un petit banc d’avoir réalisé des circuits, avec des belles soudures, , de beaux composants. auxquels il ne comprenait rien. Au lycée, en première, le programme de biologie comprenait uniquement l’étude descriptive des organites intracellulaires, sans la moindre corrélation fonctionnelle....Un jour que je discutais avec Jacques Gaillard, dont les filles sont passées dans mes classes, on évoquait cette caractéristique de bien des enseignements : gavage, bachotage, de quoi faire des « cerveaux gras » avait-il dit . Certes, on n’apprend plus, et heureusement, de la même façon, les départements français sont aux oubliettes (ça ne sera peut-être d’ailleurs bientôt plus la peine de les connaître !) , mais le jugement qu’on porte sur nos élèves est encore beaucoup fondé sur leur capacité de psittacisme et pas assez sur leurs facultés d’analyse et de raisonnement. Je ne regrette évidemment pas l’école d’autrefois, qui préparait, comme vous le dites des gens aptes à courber l’échine !
Le rôle n°1 du système scolaire, que tout enseignant devrait avoir constamment en tête, en oubliant un peu l’obnubilation des programmes, des échéances des examens, ce serait de donner envie d’apprendre, de montrer la face jubilatoire du savoir, car on ne fait bien que ce qui est susceptible de procurer du plaisir ! Et tout ce qu’on a bien appris, c’est souvent par nous mêmes, en approfondissant, parce que de bons pédagogues avaient soulevé avec convoitise « un coin du voile », nous donnant envie de savoir la suite.
Morice ! que n’ai-je connu votre savoir-faire ! Je n’aurais peut-être pas tourné le dos à l’histoire-géo ! J’ai eu au collège un type qui lisait le Mallet-Isaac assis devant nous et nous invectivait « répète, crétin ! » au lycée, un agrégé qui parlait d’un ton monocorde des batailles napoléonniennes...Il m’a mis a la porte, juste avant Borodino, suite à un éclat de rire provoqué par ce que mon voisin m’avait glissé dans l’oreille « on s’emm...comme des rats morts ». je ne connaissais pas cette expression..
Mais n’ayant pas passé toute ma scolarité à la porte, j’ai quand même quelque lacunes dans mon ignorance
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