En fait tout est question d’époque.
Il y a quarante ans, rares étaient les couples qui travaillaient à deux, les employés étaient beaucoup plus syndiqués, la gauche radicale avait une vraie force de mobilisation et enfin les cursus éducatifs étaient moins longs et beaucoup moins astreignants économiquement pour le citoyen et pour l’état..
Quelques exemples, un collégien passait son concours d’entrée à l’école normale en troisième et la rejoignait au niveau de la seconde, les écoles d’infirmières étaient ouvertes au même niveau scolaire, c’était trois à quatre ans d"économie par rapport à aujourd’hui pour chaque formation professionnelle.
Les jeunes sortaient de l’école, quelque soit leur niveau, avec l’assurance d’un emploi plus ou moins conforme à leur formation, mais la mentalité d’embauche émanait de cadres ou de patrons ayant été, pour la plupart, formés sur le tas ou ayant naturellement pris la succession de l’ancien dirigeant ou d’un familier aguerri.
Aujourd’hui, les entreprises sont managées ou dirigées soit par des héritiers totalement déconnectés du terrain soit par des technocrates parachutés dans des milieux dont ils n’ont aucune notion. De plus ces gens, formatés aux principes élitistes, sont incapables de se situer dans une entreprise et de mesurer leur position à l"aune de l’ensemble du personnel, considérant la compétition salariale comme une normalité uniquement réservée à leur classe sociale.
La bonne vieille recette du crédit à long terme, de la venue des jours meilleurs ou de l’abstinence patronale a laissé place aux mercenaires, à l’actionnaire et à la bourse, le dirigeant, quelles que soient les circonstances, s’assurent une rente salariale, se ménage des portes de sorties conséquentes et n’ayant aucune relation humaine intra entreprise n’a aucun souci à couper dans le vif pour protéger ses acquis. L’entreprise est devenu une immense machinerie économique dont les rouages sont systématiquement interdépendant des banques, des concurrents ou des donneurs d’ordres, le vieux modèle fournisseur-entreprise-client est passé de mode, la rentabilité ne se fait plus à la force des poignés mais aux divagations de la bourse, même la productivité est sujette à caution, de plus en plus il devient rentable de moins produire à coût moindre mais à rapport plus important, le summum étant atteint par la création bancaire de l’argent.
Pour les technocrates, la masse salariale, la force de travail, les salariés sont des épines sur leur CV, les donneurs d’ordre ne se contentent pas d’une marge quand le gâteau entier est accessible et ce gâteau comprend aussi bien les cotisations sociales que les salaires ou les impôts, dépenses admises autrefois pour le bien de la nation mais dûment captables aujourd’hui par un patronat apatride sans foi ni loi. D’aucuns diront que le patronat n’est pas à loger à la même enseigne dans son ensemble, ceux-là seront aveuglés par l’évolution trop rapide des principes managériaux appliqués progressivement à toutes les strates de l’entreprenariat, même les artisans tendent à disparaître au profit des comptables des conseillers bancaires et des lumières de l’investissement à court terme.
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