Vis-à-vis d’une droite sarkozyste qui s’est considérablement « droitisée » sur le plan social, et d’une gauche qui se radicalise sous l’effet de la crise économique, il est évident qu’il existe un espace politique important pour une voie médiane.
Mais il y a aussi risque d’encombrement sur cette voie : de Villepin s’y aventure avec un discours copié-collé du Bayrou 2007, le physique en plus, la crédibilité en moins (il s’agit quand même de l’ancien premier ministre UMP de Chirac à l’origine du CPE...), Bayrou va retenter le coup (malgré une image écornée), Morin s’y verrait bien, Borloo aussi si Sarkozy lui donne un bon de sortie, et Europe Ecologie à la mode Cohn-Bendit drague l’électorat centriste avec un discours attrape-tout et l’aide de Corinne Lepage (mais l’émergence de C. Duflot, très à gauche, risque de rendre caduque cette voie là).
On ne peut donc que suggérer à l’ensemble des « centristes » ou « démocrates » de se retrouver pour présenter une candidature crédible, chacune prise isolément ne pesant pas grand chose.
Idéalement, tout ce petit monde pourrait s’accorder sur quelques grands principes : une fiscalité juste, un budget équilibré, des territoires autonomes, une Europe relancée, un état impartial (justice, média...), un développement durable réaliste... En matière d’accord politique, là aussi, un compromis pourrait être envisageable : quelques conditions en matière de projet et de système électoral, une rupture avec le Sarkozysme, pas d’accord avec l’extrême gauche, et les modérés auraient un discours crédible.
Hélas, ego et intérêts particuliers semblent se mettre en travers de tout accord possible :
personne, y compris au Nouveau Centre, n’imagine sérieusement un seul instant une candidature d’Hervé Morin, ministre de la défense (!) du gouvernement actuel, si ce n’est lui-même. Comme JL Bourlanges l’indiquait il y a une semaine, pour être un candidat présidentiel crédible, il faut être libre. Le NC le serait un peu plus s’il avait quitté le gouvernement (ce ne sont pas les occasions qui manquaient !), même en restant dans la majorité pour respecter leur accord.
L’alliance centriste de Jean Arthuis est un peu plus cohérente, mais trop faible pour peser réellement, et il est à craindre que sa fusion avec le NC ne déporte trop l’ensemble à venir, sauf si un afflux massif d’ex-MoDem ne vienne rééquilibrer le nouveau parti, ce qui n’est pas encore à exclure. Mais aucun candidat crédible ne se dégage vraiment encore.
Le MoDem de Bayrou est lui aussi très mal en point : une fusion, ou au moins un accord avec les centristes aurait un réel sens si ces derniers prenaient une certaine distance du gouvernement, mais trop d’intérêts semblent encore en jeu, malgré la déroute annoncée de Sarkozy en 2012. Le MoDem semble jouer la victoire du PS en 2012 en espérant peser assez pour négocier, mais seul ce ne sera pas facile, car Bayrou ne rééditera pas son score de 2007, loin de là.
Quant à Cap21, il ne pèsera pas grand chose dans une Europe Ecologie dominée par les Verts, et pourrait mieux négocier son influence dans un ensemble centriste, mais cela semble mal parti.
L’hypothèse la plus probable actuellement est donc celle d’un émiettement du centre en 2012, une victoire de la gauche, et un rassemblement des centristes après 2012, qui pèsera un poids plus important face à une UMP défaite et en proie à une guerre des chefs.
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