J’ai téléchargé du data sur les stats nationales anglaises, et regarde sur l’INSEE. Les stats des deux pays sont très différentes. Ce qui amene a relire le texte pour mieux juger la précision des arguments.
Le texte de Mr Meillant présente les chiffres de pauvreté de l’INSEE, et les compare au nombre de personnes vivant avec moins de 50% et 60% du revenu médian en UK. On a ici, au mieux, une grosse imprécision, autour des définitions des termes « taux de pauvreté » et « revenu ».
J’ai donc cliqué sur le lien donne par l’INSEE pour la définition de pauvreté, et cliqué sur les liens en cascades pour d’autres définitions.
Sur l’INSEE :
- PAUVRETE MONETAIRE = Un individu ou (un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le NIVEAU DE VIE est inférieur au seuil de pauvreté. L’Insee, comme Eurostat et les autres pays européens, mesure la pauvreté monétaire de manière relative alors que d’autres pays (comme les Etats-Unis ou le Canada) ont une approche absolue. Dans l’approche en termes relatifs, le seuil est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. L’Insee le fixe habituellement à 50% du niveau de vie médian tandis qu’Eurostat privilégie le seuil de 60 %du niveau de vie médian.
- NIVEAU DE VIE = Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (uc). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées selon l’échelle d’équivalence dite de l’OCDE modifiée qui attribue 1 uc au premier adulte du ménage, 0,5 uc aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 uc aux enfants de moins de 14 ans.
- REVENU DISPONIBLE = Le revenu disponible d’un ménage comprend les revenus d’activité, les revenus du patrimoine, les transferts en provenance d’autres ménages et les prestations sociales (y compris les pensions de retraite et les indemnités de chômage), nets des impôts directs. Quatre impôts directs sont généralement pris en compte : l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation et les contributions sociales généralisées (CSG) et contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS).
Autrement dit, le taux de pauvreté INSEE est basé sur la comparaison des revenus disponibles, incluant les prestations sociales (cela inclut-il aussi les allocations logement, je ne sais pas), et après prélèvements, qui tout le monde le sait sont élevés en France.
Quand on va sur les stats anglaises, http://www.nomisweb.co.uk/ , les renseignements donnes pour les revenus sont clairement lies a des jobs (je peux fournir le fichier extrait ou vous invite a l’extraire vous meme) : nombre de jobs chaque année, salaire (WEEKLY GROSS REVENUE, revenu avant impot) médian, moyen et revenus des 10% les plus bas, des 20%... jusqu’à 90%. Il semble évident, quand on lit cette table qu’il s’agit de revenus du travail uniquement, incluant nombre de jobs a mi-temps.
Et si j’utilise ces chiffres, je trouve des stats quasiment identiques a celles avancées dans l’article : 11.5% de pauvres a 50% en 2002, 13% en 2004 (Calculées sur le weekly gross revenue). Mr Meillant ne donne pas les niveaux de revenus médians qu’ils utilisent, ce qui permettrait pourtant a tout lecteur de verifier la base de calcul (type de definition du revenu utilise).
Autrement dit, cet article compare :
- en France, le revenu disponible après impôt incluant les prestations sociales
- en UK, les revenus avant impôts et n’incluant pas les prestations sociales.
Or les impôts en Angleterre sont plus bas qu’en France, et les prestations sociales existent (il suffit d’avoir la curiosite de chercher ce qu’elles sont, et je remercie l’auteur de la desormais classique remarque « En effet, en france un pauvre a encore une chance de se faire soigner... » pour son ouverture d’esprit).
J’aimerais pouvoir fouiller plus le sujet. Mais ces chiffres de 13% et 23% de pauvres (contre 6% et 12% a la France) me semblent a present exageres afin de repondre aux croyances de l’auteur et de la majorite de ses lecteurs.
Le fait de marteler des sources supposees incontestables est un moyen pervers d’interdire la remise en question des chiffres et donc de la theorie avancee. En effet, Mr Meillant (qui n’est pourtant pas (veuillez m’excuser) economiste et n’a pas plus de credibilite qu’un autre sur le sujet), meritent un peu plus de precision avant d’etre pris pour argent comptant. Un minimum de questionnement de chiffres et des methodes de calcul me semble necessaire en pareil cas.
Les taux de pauvrete, mesure a 50% et 60% (sur une meme base) sont probablement superieurs en UK a ce qu’il sont en France cela dit, mais ne faut-il pas se demander si une modification du profil des taux de pauvrete n’est pas un mal necessaire afin d’augmenter l’emploi domestique dans un monde globalise ?
En effet, comme l’a dit un intervenant ce texte est base sur le presuppose qu’une societe moderne a pour but de reduire la pauvrete. Pourquoi ne pourrait-on pas dire au contraire que c’est sa capacite a pourvoir un maximum de ses membres d’une activite professionnelle (base de notre societe) ??
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