J’ai coutume d’utiliser cette phrase, dans mon métier, la « fast-foodie » a l’attention de collègues exaspérés : « Depuis que le monde est monde, depuis que le fast-food existe il y a toujours eu ceci ou cela ».
Là, nous sommes devant le même problème : La prostitution existe depuis « toujours » (bien que ce soit difficile d’en trouver des traces dans les campements paléolithiques, mais les fresques du lupanar de Pompéi ont une étonnante modernité).
Cette prostitution a été plus ou moins encadrée, on l’a finalement acceptée comme un pis aller, permettant aux hommes d’assouvir leurs instincts avec quelqu’un de financièrement consentant. De la misère de ces femmes, il n’est que récemment question.
Et l’une des causes de cette misère, c’est le côté « rebut » (je dois faire la tapin par tous les temps, visible comme une enseigne de fast-food mais assez cachée quand même), la pracarité (sous la coupe du mac), dans des conditions d’hygiène déplorables, et c’est aussi beaucoup le fait de femmes (et d’hommes) sans papiers, en situation irrégulière, pour lesquels le choix est cornélien : vendre son corps ou retourner dans un pays parfois dangereux. Avec, au fond d’eux, l’espoir d’en sortir.
Comment en sortir sans être aidé ? La maison close pourrait apporter ce rôle de soutien, de réconfort, d’encadrement sanitaire qui fait tant défaut. un endroit où ne pas être jugé. Un endroit plus « respectable », comme une loge de call girl. un endroit aussi où une certaine sécurité existerait pour ces femmes toujours à la merci d’un névrosé.
Mais, au nom d’une morale que je respecte mais qui fait plus de mal que de bien, on n’ose pas s’engager dans cette voie. ce serait cautionner la prostitution. Oui, mais ca permettrait peut-être de sauver des prostitués, au lieu de les lâcher ainsi dans les rues... Ça permettrait de leur garantir les soins, les soustraire à des réseaux mafieux... Et même de les faire cotiser à la retraite !
Et parce qu’on a un idéal de monde sans prostitués on s’empêcherait de vouloir améliorer le sort de ces êtres humains d’aujourd’hui ?
« Dans la troupe, il n’y a pas de jambe de bois.... La meilleure façon de marcher c’est de mettre un pied devant l’autre et de recommencer »
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