@ les auteurs :
je trouve que vous mélangez trop de choses avec trop peu de rigueur ce qui finalement nuit fortement à votre article fourre-tout, mais qui soulève tout de même des points intéressants et justes.
Vous tentez de décrypter les mécanismes à l’œuvre : il s’agit d’une ambition intéressante, mais que vous ne menez pas jusqu’au bout, loin s’en faut. Vous ne donnez aucun ordre de grandeur qui permettrait de pousser la réflexion un peu plus loin : vous mettez en balance la TVA et les impôts directs sur les populations les plus riches, le problème est que justement, ça n’est pas du tout le même ordre de grandeur : la TVA rapporte 140 milliards d’euros par an à l’État, et les revenus des plus riches, à en croire l’article publié hier sur Avox, s’élève à 30 milliards - c’est beaucoup, mais ça reste 4-5 fois inférieur. Si on ajoute les revenus non liés à une activité salariée, on arrive environ à 40 milliards d’euros (en suivant l’estimation donnée sur cette page) - c’est encore plus mais ça reste 3 fois trop petit !!!
Il aurait été également intéressant que vous lanciez le débat sur le choix par l’Etat de ses créanciers. Sachant que le budget de l’Etat est en déficit chaque année, le recours aux créanciers est incontournable, comment choisir et arbitrer entre les créanciers institutionnels et les créanciers particuliers ?
Votre tirade, si prévisible, sur les riches qui prêtent de l’argent à l’Etat pour faire « plus » de profits ne tient pas complètement la route si examine le mécanisme plus avant : les emprunts d’Etat rapportent grosso merdo 6 à 10% d’intérêts pas an, en comparaison des produits purement financiers qui existent, ça n’est pas négligeable, mais c’est peu : les riches ne font donc pas « plus » de profits par l’achat d’emprunts d’Etat, mais ils « achètent » un bénéfice certain et sans risque. Au regard de mon 1er point, préfère-t-on garantir un revenu sûr à une banque ou à un prêteur particulier ? Chacun à ses avantages et ses inconvénients...
La suite de ce même paragraphe est du même acabit. Vous avez une lecture incomplète et biaisée des choses : le remboursement de la dette est certes un revenu supplémentaire pour les créanciers, mais n’oublions pas que la dette est contractée pour financer les actions de l’Etat, notamment, payer les aides sociales, les salaires des fonctionnaires, etc., bref des œuvres que vous jugeriez utiles...
Le paragraphe sur les banques, tel que vous l’introduisez est hors sujet : il aurait été en plein dans le mille dans le débat que je vous propose ci-dessus, car il constitue un argument de poids favorisant le recours à des investisseurs privés, plutôt que d’engraisser cette congrégation d’irresponsables...
Finalement, le discours que vous présentez à l’avant dernier paragraphe ne tient pas un seul instant : il est certes très séduisant, mais de nombreux points de vue il est contre-productif. D’abord, un tel discours est une apologie de l’irresponsabilité. Les actions de l’État ne sont pas gratuites, il faut payer des agents qui rendent ces services, payer des fournitures, investir, etc. Il est sûrement possible de gérer ces services d’une façon plus précautionneuse que ce qui est fait aujourd’hui, au prix d’une gabegie de moyens sidérante. En ce sens, il est irresponsable de balayer du revers de la main des années d’administration irresponsable des deniers de l’État.
Ensuite, un tel discours, contrairement à ce que vous croyez, est une prison : admettons que ce que vous dîtes est appliqué, qui sera assez bête pour prêter de l’argent à l’Etat dans l’avenir sachant qu’il ne sera peut-être pas remboursé ? Personne évidemment. Or, encore une fois, le recours aux créanciers est inévitable : d’une part pour assurer le financement des actions annuelles de l’État - telles que décrites dans le budget annuel, chaque année déficitaire -, mais également pour financer les nécessaires grands programmes d’investissement.
Il y a une très grande quantité d’arguments qui invalident cette proposition, comme la dégringolade de la valeur de la monnaie - entraînant celle du pouvoir d’achat, et finalement l’explosion du chômage -, la dégradation de l’image de la France, etc.
Les annulations des dettes publiques argentine, et, dans une moindre mesure, russe, ne valident par vraiment votre argument : ces exemples démontrent la faisabilité d’une telle mesure, pas son intérêt économique et social. En ce qui concerne l’emprunt russe, si vous suivez les rebondissements de cette « affaire », on voit bien que même les particuliers ne lâchent pas le morceau (et ils ont raison : ils ont signé un contrat, ils ont assumé leur part, l’autre partie doit le faire aussi). En ce qui concerne la dette argentine, on a bien vu que les couches les moins favorisées ont été très durement et très massivement touchées lors de la crise qu’ils ont connu à ce moment là.
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