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pilhaouer 27 avril 2010 14:22

Mais voilà ce que publiait la Confédération paysanne, il y a un mois, à la veille d’une autre manifestation :

Redistribution des aides PAC : Tenir compte des revenus pour répartir plus justement

24 mars 2009

Demain, mercredi, les plus grands céréaliers des régions les plus riches, ayant les plus gros revenus et aussi les plus gros soutiens publics, manifesteront à Paris, pour conserver et faire perdurer leurs privilèges.

Cette manifestation est indécente

Va-t-on appauvrir et faire disparaître les céréaliers des ¾ du territoire français pour défendre les revenus élevés des régions les plus riches ?

Pour illustration, revenu annuel moyen des producteurs céréaliers, entre 2003 et 2007, par agriculteur :

* 44 000 euros en Ile de France – 46 400 en Champagne-Ardenne

* 15 800 euros en Aquitaine – 15 400 en Midi-Pyrénées

Les arbitrages sur les modalités françaises d’application du bilan de santé de la PAC se poursuivent. Ce bilan de santé donne l’occasion de renforcer les soutiens sur les 50 premiers hectares des exploitations, et de les renforcer également dans les zones dites « intermédiaires ». Ainsi, ces modalités peuvent permettre de conforter un peu les revenus agricoles les plus faibles ; la France a l’opportunité d’introduire la prise en compte de l’actif paysan et le plafonnement des aides pour rendre l’agrandissement des fermes moins attractif.

Seulement, les représentants des FRSEA et JA des grandes régions productrices de céréales, n’entendent pas admettre ces opportunités de répartition. Ils manifesteront demain à Paris pour conserver leurs acquis historiques.

514 millions d’euros issus du découplage du solde des aides SCOP (surfaces en céréales et oléoprotéagineux) sont en jeu. Les céréaliers les plus riches refusent l’orientation d’une partie des soutiens vers les céréaliers des zones les moins favorisées – Qu’en pensent les céréaliers de ces zones ?

Il est choquant que des agriculteurs ayant des revenus annuels moyens par actif sur 5 ans de 44 300 € comme en Ile-de-France ou de 46 400 € comme en Champagne-Ardenne, fassent main basse sur des soutiens qui peuvent être redistribués à des paysans qui, étant dans des régions moins favorables ont des revenus très inférieurs, comme par exemple, les producteurs céréaliers d’Aquitaine ou de Midi-Pyrénées dont le revenu moyen est inférieur à 16 000 € (voir le document en pièce jointe : « Résultat courant avant impôt par UTA familiale », données par système et par région, source Agreste-RICA France 2007)

Au regard des différences de revenus entre les céréaliers des différentes régions, il apparait impératif que l’enveloppe soit prioritairement redistribuée vers les régions dites « intermédiaires », c’est-à-dire les régions n’ayant pas les meilleures terres, ni les plus gros DPU, et ayant simultanément des revenus sensiblement inférieurs aux régions céréalières les plus riches (voir la carte des zones intermédiaires, document de travail 19/03/09). Si ce n’était pas le cas, les fermes de ces régions « intermédiaires », en grandes cultures ou en polyculture-élevage se retrouveraient avec des revenus insuffisants, notablement décrochés de ceux de leurs collègues spécialisés des régions les plus favorisées et ce, pour une durée aussi longue que celle de ce système DPU.

Au-delà du débat initial entre céréaliers et éleveurs, qui opposait les associations spécialisées de la FNSEA, c’est maintenant un débat entre régions céréalières. La direction de ce syndicat joue purement et simplement avec l’avenir des agriculteurs de France et d’Europe car une PAC honteusement injuste et inefficace à assurer un revenu décent au plus grand nombre, est une PAC condamnée à échéance très rapprochée.

La Confédération Paysanne, propose de redistribuer ces 514 millions d’euros aux 50 premiers ha de toutes les fermes produisant des céréales (systèmes d’élevage compris) dans les régions «  intermédiaires » ce qui permet de revaloriser leurs DPU de l’ordre de 60 à 80 €/ha. Notons que dans des régions de fort potentiel de production, aux conditions pédoclimatiques favorables, et où les DPU sont cependant en moyenne les plus élevés, les plus forts revenus sont obtenus dans des exploitations de surfaces élevées ; il existe une relative économie d’échelle entre 80 et 150 ha puis au-delà. Compte tenu de la nécessité de maintenir un revenu sur les plus petites fermes de ces régions, il est possible d’envisager une augmentation moindre des DPU sur les 50 premiers hectares des zones riches.

Aujourd’hui les revenus des systèmes de grandes cultures peuvent être très partiellement rééquilibrés : Aujourd’hui se joue en France une part de la légitimité de la PAC.


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