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Frédéric Alexandroff Frédéric Alexandroff 4 mai 2010 10:25

Bonjour Bernard,

Je n’aurai qu’un mot : excellent ! Voilà bien longtemps que je désespérais de lire ce genre de chose, aussi bien quant à la forme que quand au fond. Vous avez parfaitement raison : le principal problème dans nos sociétés occidentales n’est ni économique, ni technique, il est politico-psychologique : le refus d’une caste de dirigeants médiocres de constater l’échec du système néolibéral se combien en effet avec l’insondable bourbier de l’égoïsme des masses, composées non pas d’individus citoyens, mais d’égocentrismes additionnés. Je reprendrais une nouvelle fois l’exemple, à mes yeux symptomatique, de la dernière campagne présidentielle, émaillée d’émissions prétendument « citoyennes » où un panel supposé « représentatif » de la société française était placé face aux candidats. Les questions posées n’exprimaient en rien la recherche d’un intérêt général bien hypothétique, mais au contraire la volonté des uns et des autres de tirer la couverture à soi, multiplication de revndications, attentes et inquiétudes catégorielles vomitoires.

Je suis resté un peu trop longtemps éloigné des manuels d’économie pour juger de la faisabilité de votre « plan européen » de but en blanc, mais la solution paraît des plus intéressantes, ne serait-ce qu’en raison de la philosophie qui la sous-tend. Mais cela supposerait une révolution des mentalités et des moeurs politiques, qui à mon sens n’ira pas sans frictions ni même, m’est avis, sans la manifestation de certaines formes de violence. Le cas grec est intéressant de ce point de vue là : le plan de rigueur montre bien les limites de la pensée politique actuelle, qui ne peut envisager que de taper aux porte-monnaie ceux qui sont déjà les plus faibles et qui possèdent déjà le moins. Il en va de même en France, alors que des milliards d’euros, soit échappent à la main du Trésor Public (bouclier fiscal et niches homonymes) soit sont dépensés en pure perte (la formation professionnelle où les charlatans pullulent).

Souhaitons que quelque chose de positif sorte de cette crise grecque, et puisse-t-elle emporter avec elle les illusions délétères de l’européisme libéral.


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