• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


En réponse à :


Pierre 20 mai 2010 20:55

@ Hermes

Cette question des lumières de substitution que vous avez avancée m’a parue, même si je ne l’ai pas comprise comme vous l’expliquez au final, très intéressante. Car finalement notre vie quotidienne est effectivement remplie pour une bonne part par ces préoccupations : les plaisirs que l’on recherche, qu’on obtient ou pas, des lumières de substitution ou substituts qu’on trouve ou pas ...

On a abordé la question du plaisir dans l’article, on peut se poser à la suite de votre commentaire la question de la nature du substitut (attention ceci est à débattre uniquement dès lors qu’on est dans une situation d’excès voire d’addiction, on ne parlera évidemment pas de substituts de plaisirs sains, légitimes et nécessaires - vous avez cité l’argent, le pouvoir, le sexe - , bien que les limites du sain, du légitime et du nécessaire soient très ... personnelles smiley ... ).

Donc la nature du substitut - et c’était là mon propos : est-il forcément un autre plaisir, un plaisir d’une autre nature, qui serait à l’origine de moins de complications en nous ? Car il semble que ce substitut pourrait dans certains cas ne pas être un plaisir mais au contraire une souffrance, que l’on accepte d’endurer dès lors que la finalité de cet effort nous motive suffisamment. Par exemple, si on reprend le cas du plaisir malsain de l’ego qui jouit du malheur d’un concurrent, le fait de se forcer - déjà - à tenir sa langue, à ne pas communiquer aux autres ce plaisir malsain, ou à ne pas aggraver la situation de l’autre par des paroles bien ciblées auprès de la hiérarchie, en d’autres termes le fait de se maîtriser et de lutter contre cette pulsion qui voudrait intensifier le plaisir de la « victoire » en enfonçant le clou d’une manière qui soit encore plus destructrice pour l’autre, ... peut se révéler être une vraie souffrance, ou du moins nécessiter de passer par une vraie souffrance. La question est alors : pourquoi se faire mal - et c’est peut être dans cette finalité que se trouve le réel substitut - alors qu’il est si facile - si naturel - de se faire du bien ? Parce qu’on sent bien que ce plaisir est malsain et contraire à nos valeurs humaines ? Parce qu’on a un certain idéal éthique ? Parce qu’on se situe dans une démarche de perfectionnement moral ? Tout dépend alors de quelle morale, de quelle éthique on parle, de quelle manière et avec quel équilibre on les met en pratique, etc. Ces objectifs ont ça de commun que le moteur qui nous pousse à accepter une substitution qui passe par une phase douloureuse (même « petit » renoncement au plaisir de l’ego peut se révéler un vrai obstacle à franchir) n’est pas directement la recherche d’un autre plaisir. Et que si au final plaisir il y a (cette certitude intérieure d’avoir agi dans le sens du bien, cette satisfaction de s’être maîtrisé par exemple, cette constatation que nos rancœurs diminuent pour faire place à plus de tolérance), ce n’est qu’un effet collatéral ... qui sera toutefois le bienvenu.

J’ai d’ailleurs lu récemment un petit post ici, qui parle des bienfaits inattendus qu’on aurait à accomplir ses devoirs, qui représentent pourtant, en général, l’agir qui va à l’inverse de tout plaisir égoïste...


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON


Palmarès