Le lobbying actif auquel nous assistons actuellement n’est qu’un énième sursaut des majors de la musique pour défendre un modèle économique lucratif mais vieillissant.
Les majors ont toujours campé sur leurs positions avantageuses, jusqu’à ce qu’elles n’aient d’autre choix que d’évoluer. Seulement à ce moment-là, il est souvent déjà trop tard.
Lors de l’émergence du P2P, en 2000, les majors n’ont eu aucune réaction, et ont ainsi commis leur première erreur. Il fallait à ce moment réfléchir au pourquoi d’un tel engouement de la part des internautes.
4 ans plus tard - enfin - les premières plates-formes commerciales sont apparues. Mais après 4 ans de pratiques, comment faire changer les habitudes ? Pas si simple. De surcroit patatras, les majors on fait une seconde erreur, sur la diffusion des oeuvres cette-fois. Un titre dématérialisé vendu aussi cher que celui sur CD, alors qu’il est sans valeur ajoutée (support, pochette...), que la qualité audio est inférieure, qu’il requière un système d’exploitation et un lecteur spécifiques, et, enfin qu’il est truffé de DRM.
Alors après ces deux erreurs de grande importance, les majors sont bien embêtées. Reste leur poids financier qui leur permet d’influer sur la législation. Et elles seraient idiotes de ne pas utiliser ce biais pour tenter de redresser la barre (si tant est qu’elles aient réellement été en mauvaise position, ce qui n’est pas le cas, leur trésoreries se portent bien, merci).
Et demain ? Quel avenir pour ce que les majors ont réussi à faire appeler « piratage » (bravo pour ce tour de force d’ailleurs, car le piratage informatique désignait uniquement à l’origine des actes réellement dangereux, comme ceux perpétrés par les crackers, et non un acte anodin perpétré par le premier internaute venu) ?
Rien de bon malheureusement. Le P2P actuel est tranparent à souhait, il est facile d’analyser qui échange quoi, et de tracer les IP pour remonter sur le poste du coupable. Demain, les réseaux cryptés prendront le relais, avec toutes les dérives que l’on imagine (échange de fichiers illégaux, mais surtout, SURTOUT, de fichiers que la morales et les bonnes moeurs réprouvent : terrorisme, pornographie infantile et j’en passe...). Et là, non seulement les majors n’auront rien gagné mais en plus les autorités seront à leur tour bien embêtées de voir apparaître des réseaux anonymes et cryptés. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, ces réseaux existent déjà au jour d’aujourd’hui. Mais ils sont marginaux. Il ne leur manque que quelques améliorations et l’arrivée d’une masse d’utilisateurs pour que ces technologies ne se mettent en place... pour le meilleur... et pour le pire.
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