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dormomuso 17 juillet 2010 19:40

Salut Krokodilo
Je t’écris en tant qu’espérantophone et espérantiste, amoureux de cette langue, mais aussi de quelques autres...

Je suis gêné par ton article.

Michel Onfray dit : « la multiplicité des idiomes constitue moins une richesse qu’une pauvreté ontologique et politique »

J’ai toujours entendu l’exact contraire chez 99% des espérantophones que j’ai rencontré : à savoir, contrairement à l’anglais, l’espéranto n’est pas une langue prédatrice, et il est le meilleur alliée de la biodiversité linguistique (neutralité, propédeutique, rapidité d’apprentissage relative, découverte de la culture de l’autre qui donne envie d’apprendre sa langue, et j’en oublie).

Ensuite Michel Onfray dit :
<< La langue régionale exclut l’étranger, qui est pourtant sa parentèle républicaine. Elle fonctionne en cheval de Troie de la xénophobie, autrement dit, puisqu’il faut préciser les choses, de la haine de l’étranger, de celui qui n’est pas « né natif » comme on dit. Or, comme une espèce animale, une langue obéit à des besoins relatifs à une configuration temporelle et géographique ; quand ces besoins disparaissent, la langue meurt. Vouloir faire vivre une langue morte sans le biotope linguistique qui la justifie est une entreprise thanatophilique. Son équivalent en zoologie consisterait à vouloir réintroduire le dinosaure dans le quartier de la Défense et le ptérodactyle à Saint-Germain-des-Prés...>>

Il y a une grande diversité parmi les locuteurs et les défenseurs des langues minorées, mais ces affirmations ne correspondent en rien à ce que je connais, au contraire. J’y ai toujours vu une ouverture sur le monde et les autres cultures, un désir de rencontre, et une volonté d’accueil des étrangers. Et un désir non pas de sauver la langue, mais de la laisser vivre, même si on y met un peu de volontarisme smiley

Il n’y a pas d’opposition entre l’ouverture sur le local et l’ouverture sur le monde, ça participe du même élan, et ça fait réfléchir.

Je ne trouve pas tout mes arguments. Disons que la diversité des langues n’est pas ce qui nous empêche de communiquer au niveau international. Nous avons besoin d’appréhender cette richesse et cette histoire linguistique pour comprendre le monde et le changer. Comment dire. Il y a un paradoxe qu’on ne comprends plus en France. Il est plus facile de parler trois langues que deux. Le monolinguisme à la française est une catastrophe intellectuelle. J’ai mis très longtemps à comprendre cela, et j’en veux à tous les penseurs que j’ai lu de ne m’en avoir jamais parlé.

Bref, avec des amis comme Michel Onfray, on n’a pas besoin d’ennemi, et c’est tout amicalement que je te le dis, tu t’es pris les pieds dans le tapis. ça m’arrive souvent aussi, si ça peux te consoler smiley

Il y a d’autres articles à écrire. Pour parler par exemple de ce logiciel qui a traduit le wikipedia anglais en espéranto, avec une qualité inconnu chez aucun autre logiciel de traduction. Ou de ces voyageurs qui ont des amis où qu’ils s’arrêtent dans le monde. Ou de la nullité des cours de langues dans nos écoles. etc.

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