Lorenzaccio
Comme vous le remarquez les écoles
payées par l’Etat, publiques ou confessionnelles, ont des programmes identiques
qui comprennent l’enseignement de la morale.Les parents des écoles communales savent combien, chez les Professeurs des Ecoles, est grand le souci d’enseigner la morale commune, et de la mettre en pratique à l’école même, dès la maternelle. Pour l’école catholique, la morale
enseignée est catholique, elle est excellente pour les catholiques. Pour
l’école laïque, elle est le respect de toutes les philosophies (le respect,
donc bien plus que la tolérance).
La déclaration des droits de l’Homme n’est pas propre à une religion, elle est au-delà, dans ce qui traverse toutes les philosophies humanistes. L’athéisme est une philosophie humaniste comme le catholicisme et a ses préceptes moraux comme le catholicisme a les siens : ils sont très semblables, par le vivre ensemble, chacun prend chez l’autre. La morale laïque n’est pas la morale athée, elle retient ce qui est commun aux croyants et aux non croyants. Les gens formés par la laïque et la catho ne se distinguent pas les uns des autres dans la qualité morale de leur vie, Sarkozy qui a fait ses études à l’école catholique n’en est pas un « produit » : on lui a enseigné l’humilité, l’égalité, et pas l’amour de l’argent et du bling bling, on lui a enseigné la franchise et l’honnêteté.
S’agisssant des
missions, l’école publique a une mission de service public, l’école catholique
une mission d’évangélisation, qui vient d’être renforcée par des consignes
vaticanes, diocésaines, et de la
Direction nationale de l’Enseignement catholique qui a
adressé à tous ses chefs d’établissement un document
intitulé Annonce explicite de l’Evangile dans les établissements
catholiques d’enseignement. (septembre 2009)
« En matière d’annonce explicite de la foi, explique Eric DELABARRE, Secrétaire
général de l’EC, , il y a une nécessité de donner des grandes lignes de
conduite pour dire ce que l’on peut faire, ce que l’on doit faire et comment.
Il ne s’agit pas de convertir les jeunes, mais de proposer pour les professeurs
un témoignage de croyant ».
Dans un entretien donné sur le site de la Conférence des évêques
de France, il répond à la question de savoir quelle part prend
l’Enseignement catholique dans l’évangélisation :
« Tout élève proche ou éloigné de la foi a le droit d’entendre que Jésus-Christ
peut être un chemin pour lui s’il exerce sa liberté responsable. (...)
L’annonce explicite de l’Evangile dans les établissements catholiques
d’enseignement montre une vraie prise de conscience de l’importance de
satisfaire le droit des parents et des enfants à entendre cette annonce dans le
respect des libertés de chacun. Dans le cas contraire,
l’Enseignement catholique ne répondrait pas à la mission qui lui a été confiée.
Il ne suffit pas de vivre l’Evangile à l’intérieur de nos établissements, même
si c’est bien et nécessaire. Il faut dire au nom de quoi nous vivons. Et c’est
un défi ! »
On s’aperçoit vite que si une rencontre personnelle avec Jésus n’a pas été
vécue chez l’enfant, il sera beaucoup plus difficile - voire presque impossible
- de lui apporter une formation spirituelle, d’autant plus si le catéchisme
revêt un caractère obligatoire, au même titre qu’un autre « cours ». Il paraît donc indispensable de distinguer les enfants
croyants des non-croyants, les premiers pour les instruire et nourrir leur foi,
les seconds pour leur proposer cette annonce explicite, dans le but de
rencontrer le Christ. »
C’est un peu ce qu’espérait Mgr Jean-Pierre Cattenoz, quand il demandait, dans
une charte pour l’enseignement catholique qu’il avait lancée pour son diocèse
en 2006, de « remettre le Christ au centre ». Il avait alors proposé d’organiser
un Grenelle de l’enseignement catholique, dans l’optique de
réfléchir tous ensemble pour proposer aux jeunes une première annonce de la
foi.
La nécessité d’évangéliser à l’école, c’est aussi ce que rappelait le
secrétaire de la
Congrégation pour l’éducation catholique quand il a invité,
le 15 janvier 2009, les responsables de l’Eglise à ne pas perdre de vue que
l’école catholique pourrait devenir « dans une société toujours plus
sécularisée, le seul lieu de contact avec le christianisme », rappelant
ainsi comme bien d’autres le rôle important de l’école catholique dans
l’évangélisation des jeunes.
En matière d’enseignement de la morale, l’école catholique a donc bien
une mission communautaire qui n’est pas celle de l’école laïque qui a une
mission publique plus large, pour préparer un vive ensemble différents.
Certes, il serait mauvais que les écoles confessionnelles soient interdites, il serait insuffisant que l’école publique ait un monopole, dès sa fondation la République ne l’a pas souhaité. Il serait encore plus dommageable à la société que la majorité des enfants apprenne des morales différentes dans une mosaïque d’écoles non laïques, - athées, coraniques, catholiques, juives, bouddhiques, sataniques…et notre République ferait bien de consolider son école laïque et donc républicaine, puisque notre République est constitutionnellement laïque. Il y a déjà eu dans notre pays des guerres de religion, ça suffit.
Je n’avais pas prévu ce débat à partir d’un travail très technique concernant l’argent du contribuable et la transparence dans son utilisation, mais il est très intéressant de réfléchir aussi à ce qui est proposé dans le débat.
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