« ...est-il si anodin en démocratie d’injurier ainsi publiquement un président de la République ? »
Dans la démocratie anglaise, une monarchie parlementaire, « l’outrage au souverain » n’existe plus depuis trois siècles. Là-bas, le droit de pouvoir agonir le titulaire d’une charge, d’un titre, d’une fonction est l’un des éléments constitutif de la liberté d’expression. Les législateurs ont considéré qu’il s’agissait d’un garde-fou contre les tentations tyranniques des détenteurs de l’autorité. Par exemple, il est possible d’écrire que « l’action politique calamiteuse du premier ministre prouve qu’il est un incapable et un voyou » sans risquer la moindre sanction. A contrario, si un tabloïd prétend que « le premier ministre, en privé, est un voyou parce qu’il bat ses gosses et sa femme », il peut être poursuivi pour diffamation. C’est très subtil, c’est britannique.