Cher Olivier,
je m’interroge sur les raisons de votre aigreur.
Auriez-vous été affecté à titre personnel par l’attentat de l’hôtel de ville de Belfort ?
Peut-être, une jolie bigoudène aux pommettes saillantes et au teint mat a-t-elle brisé votre coeur cet été ?
Peut-être êtes vous descendant de J. Ferry et avez décidé d’achever l’oeuvre d’éradication des langues régionales de votre aïeul ?
Je viens de comprendre : vous vous vouliez drôle et avez vu « vos gueules les mouettes ! » il y a peu.
Dommage.
Dommage pour vous car vous êtes passé à côté de l’essentiel : profiter du bon air marin, celui qui ouvre l’appétit, apprécier les ciels changeant, oui aussi se baigner dans de l’eau à 18°, prendre du vent dans la gueule, et respirer, oui respirer.
Vous avez découvert, horrifié, que même en Bretagne il y a eu des collabos, des miliciens, des salauds. Je comprends votre déception.
Ils étaient connus, quelques centaines pas plus, que vous rapporterez à quoi ? 2,5 millions de bretons à l’époque ? La plupart ne sont plus de ce monde et les rares qui restent n’intérressent, comme déjà à l’époque, pas grand monde.
Les indépendantistes ? parlez en dans mon beau pays de Bretagne et vous obtiendrez au pire un sourire poli.
Peut-être introduit auprès des bonnes personnes au sein des bons cercles, trouverez vous quelques velléités. Une fois encore, combien sont-ils ?
Pensez-vous raisonnable de lié l’identité d’un pays à l’image de quelques marginaux ?
Une dernière chose : avant de se sentir rejeté dans un pays, encore faut-il au préalable avoir voulu s’y faire admettre.