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Marsupilami (---.---.163.238) 24 mars 2006 12:12

Merci pour cette amicale tape dans le dos de ce vieux Bob Zimmerman tandis que la jeunesse s’engage dans L’allée de la Désolation :

Ils vendent des cartes postales de la pendaison, Ils peignent les passeports en brun. Le salon de beauté est rempli de marins, Le cirque est en ville. Voici venir le délégué aveugle, Ils l’ont mis en transe, Une main liée serrée à la rampe de corde, L’autre est dans son pantalon. Et les briseurs d’émeute sont très agités, Ils cherchent un endroit où aller. Comme madame et moi regardons dehors ce soir De l’Allée de la Désolation.

Cendrillon semble si détachée « Il en faut pour les connaître » sourit-elle, Puis plonge les mains dans ses poches arrières, A la Bette Davis. Alors arrive Romeo qui gémit : « Tu m’appartiens, je crois ». Et quelqu’un dit "Tu te trompes d’endroit, mon ami, Tu ferais mieux de partir". Et le seul bruit qui reste, Après que les ambulances sont parties, C’est Cendrillon qui nettoie L’Allée de la Désolation.

Maintenant la lune est presque cachée, Les étoiles commencent à disparaître. La diseuse de bonne aventure A même remporté toutes ses affaires Tous à l’exception de Cain et Abel Et le bossu de Notre-Dame, Tout le monde fait l’amour Ou encore attend la pluie. Et le bon samaritain, il s’habille Il se prépare pour le spectacle. Il va au carnaval ce soir Dans l’Allée de la Désolation.

Maintenant Ophélie est sous la fenêtre, Pour elle je suis si effrayé. A son vingt-deuxième anniversaire, C’est déjà une vieille fille. Pour elle, la mort semble romantique, Elle porte un gilet de fer. Sa profession est sa religion Son péché est son absence de vie. Et bien qu’elle ait les yeux braqués Sur le grand arc-en-ciel de Noé Elle passe son temps à épier Dans l’Allée de la désolation.

Einstein déguisé en Robin des Bois. Avec ses souvenirs dans une malle Est passé par ici il y a une heure, Avec son ami, un moine jaloux. Il avait un air si impeccablement effroyable, Comme il mendiait une cigarette Puis il alla renifler les gouttières En récitant l’alphabet. Aujourd’hui vous ne le regarderiez pas, Mais jadis il fut célèbre, Comme joueur de violon électrique Dans l’Allée de la Désolation.

Le docteur Crasse garde son monde A l’intérieur d’une tasse de cuir. Mais tous ses patients asexués Essaient de la faire sauter. Son infirmière, une perdante du coin, Est responsable du trou de cyanure. Aussi elle garde les cartes qui disent « Ayez pitié de son âme ». Ils jouent tous sur leurs sifflets à deux sous, Vous pouvez les entendre souffler Si vous penchez la tête dehors assez loin De l’Allée de la Désolation.

A travers la rue, ils ont cloué les rideaux, Ils se tiennent prêts pour la fête. Le fantôme de l’opéra L’image parfaite d’un prêtre. Ils nourrissent Casanova à la cuillère Pour lui donner plus d’assurance, Puis ils le tueront avec sa confiance en lui Après l’avoir empoisonné de paroles. Et le fantôme crie aux filles squelettiques "Sortez d’ici si vous ne le savez pas Casanova est puni rien que pour avoir été Dans l’Allée de la Désolation".

Maintenant à minuit tous les agents Et l’équipe de surhommes Sortent et encerclent tous ceux Qui en connaissent plus qu’eux. Puis ils les amènent à l’usine Où la machine à crise cardiaque Leur est attachée aux épaules. Ensuite le kérosène Est emmené des châteaux Par des assureurs qui vont Veiller à ce que personne que personne ne s’échappe Vers l’Allée de la Désolation.

Loué soit le Neptune de Néron Le Titanic navigue à l’aube, Et tout le monde crie « Dans quel camp es-tu ? » Et Ezra Pound et T.S.Eliot Luttent dans la tour du capitaine Tandis que les chanteurs de calypso rient d’eux Et que les pêcheurs tiennent des fleurs Entre les fenêtres de la mer Où nagent d’adorables sirènes Et personne ne pense trop A l’Allée de la désolation.

Oui j’ai reçu ta lettre hier, (Au moment où la poignée de la porte s’est cassée). Quand tu m’as demandé comment ça allait Etait-ce en manière de plaisanterie ? Tous ces gens que tu cites Oui je les connais, ils sont assez abîmés. Il faudrait que je remodèle leurs visages Et leur donne à tous un autre nom. En ce moment je ne lis plus très bien, Ne m’envoie plus de lettres non A moins que tu ne les postes De l’Allée de la Désolation.

Traduction de Pierre Mercy


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