Article intéressant mais qui a l’immense défaut, comme beaucoup d’autres ici, de faire l’ombre sur deux aspects absolument fondamentaux du problème, ce qui conduit à des propositions très sympathiques, mais qui ne contiennent aucune esquisse de début de solution, du fait de la non-prise en compte de ces aspects. Certaines phrases comportent d’ailleurs, des sous-entendus vraiment contradictoires, soit par l’assimilation involontaire d’un langage « réformiste » qui masque une réalité de réformes ultra-libérales, soit par la défense de ces mêmes « réformes »
Je cite :
1) « À force de repousser les réformes fondamentales, celles-ci deviennent plus difficiles à réaliser et à accepter ».
J’en conclus donc, d’après les dires de l’auteur, que (nous ?) avons « repoussé » des « réformes fondamentales ».
Il faudrait être clair. Cette phrase est typique d’un discours qui, soit peine à sortir de la phraséologie ultra-libérale, soit essaye en définitive de défendre cette idéologie. En réalité, cela fait plus de 20 ans en France, que des gouvernements libéraux sont au pouvoir et ont mené toutes les réformes qu’ils ont voulu. Celles qui ont été repoussées se comptent sur les doigts d’une main et concernent principalement les jeunes (CIP ? de Balladur, CPE), voire aussi le traité Constitutionnel dont les partisans ont longuement argumenté sur le fait qu’il ne changeait rien à l’Europe actuelle, ce qui est à peu près vrai. Donc, je pose solennellement la question sur ce présupposé extrêmement flou, confus et tendancieux :
Quelles sont les réformes « fondamentales » qui ont été repoussées ?
Je veux bien en débattre mais à priori, je ne vois pas. je pense que c’est de la pure INVENTION, qui va généralement dans le sens du verbiage ultralibéral (volontaire ou non).
J’insiste sur le terme de « réformes fondamentales » que l’auteur utilise et lui demande de me clarifier son point de vue :
Quelles sont-elles ? Qui les a repoussées et quand ?
En guise de réflexion, je suggère aux fanatiques du « réformisme » de considérer que le mot en soi n’a pas valeur de sésame. Les réformes, ce n’est positif que si elles vont dans le BON SENS. Celui d’une meilleure répartition des fruits du travail, d’une meilleure cohésion de la société, bref, d’une réforme ou une MAJORITE de français, et non une MINORITE, y ait quelquechose à gagner. Par définition d’ailleurs, un pays n’est compétitif et entreprenant que si la majorité s’y retrouve. L’idée des « 3M » peut être une idée de réforme dans le BON SENS. par contre, des réformes dans le MAUVAIS SENS, j’en ai vu passer. Donc, quand vous parlez d’avancer ou de réformes, soyez gentils d’indiquer le sens de la marche.
Je vous laisse méditer sur la portée éventuellement « fondamentale » d’une réformette ridicule comme le CPE.
2) Je cite encore : « Celui qui l’emportera sera le candidat capable d’imposer des réformes douloureuses mais en même temps de proposer un contrat gagnant-gagnant à chaque Français ».
Là nous avons l’exemple parfait du verbiage libéral que l’on nous sert depuis 20 ans de réformes libérales, tous gouvernements confondus, et dont les résultats sont les causes de la crise d’aujourd’hui. L’idée du faire plus avec moins. C’est une idée totalement aberrante mais qui sert parfaitement les idées de ses maîtres. Comme d’habitude, ce qui doit être douloureux dans l’esprit de ceux qui professent cette philosophie de comptoir contradictoire, c’est réservé aux salariés. En effet, en France, pays actuellement englué dans une économie de rentiers qui ont mis le pays en coupe réglée, il y a une règle tacite chez tous les chiens de garde libéraux : Aucun effort ne doit être demandé aux rentiers. Je pense que l’auteur de cet article partage encore ce point de vue.
Par conséquent, ces grandes et belles réformes nécéssaires, les « 3M » de l’auteur, restent inéluctablement INFINANçABLES, l’Etat étant étranglé par sa propre dette, qui je vous le rappelle, est de l’argent des impôts, 2e poste de l’etat, qui sert à rembourser les emprunts et à assurer, année après année, toujours plus d’argent à ces fameux...rentiers (même processus que la dette du tiers-monde : l’état leur emprunte, pour pouvoir les rembourser). Et si on compte sur les salariés, qui ne peuvent plus consommer étant donné les faibles salaires et leur précarité, pour faire de grandes réformes, alors la garantie que ça ne puisse pas marcher faute de financement est de 100 %.
Alors, bravo pour ton article. Mais tant qu’on se pose pas la question de « qui va financer », il reste un morceau de littérature supplémentaire dans le genre « YAKA ».
Fishlord
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