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Rage Rage 7 avril 2006 16:58

Voilà ce que j’appelle un article « bombe ».

Je partage totalement l’analyse et la triste réalité. Etant moi même actuellement sur liste d’aptitude du concours d’ingénieur territorial je ne peux qu’acquiescer tous les détails de cet article.

On parle d’égalité des chances, mais le concours est fondamentalement inégal à la BASE.

Pour accèder au « statut » il y a 2 voies :
- La voie « statutaire d’office » type ingénieur subdivisionnaire TPE, Ponts et Chaussé eyc...
- La voie du Galérien par la voie de concours

Il y a 3 types de concours : externe, interne et 3ème voie (interne bis disons). Dans le concours externe, celui ouvert suivant niveau de diplôme et parfois même TYPE de diplôme existe ce que l’on pourrait dénommer les « faux externe ».
- Le faux externe de type CDD 3 ans déjà en poste, bénéficiant d’une formation pour le concours financée par le CNFPT aux frais de la collectivité.
- Le faux externe bis qui est catégorie B ou C, déjà en poste, qui ne peut pas passer le concours en interne car il n’a pas 4 ans d’ancienneté et a tout avantage à le passer en externe.
- Le vrai externe, généralement issue de l’université.

Après ce brassage statistique, disons que sur 100 postes ouverts officiellement il y a : 10 postes pourvus par des CDD 1 an renouvelable 2 fois. 90 ouverts aux statutaires. Sur les 90 postes, 70 sont pourvus par voie de mutation en interne, 20 par voie de recrutement directe (liste d’aptitude).

Sur les 20 postes restants, donc ceux qui s’obtiennent après le concours il y a sur 20 lauréats au concours :
- 10 postes obtenus par les faux externe de type « CDD déjà en poste » puisque déjà formés et aidés par le CNFPT.
- 5 postes obtenus par les faux externes de type « promotion à la classe supérieure »
- 5 postes obtenus par les vrais externes.

Multiplions les statistiques par 3 : Au final, disons que sur 60 lauréats , on peut espérer 10 à 15 vrais externes. Mais sur 300 postes apparents sur les sites du CNFPT et gazette des communes, seuls 10 à 15 seront pourvus par des EXTERNES REELS soit une création de poste net de 15 postes pour 300 offres, et 15 postes pour 60 lauréats de concours.

En sachant que pour 60 lauréats il faut environ 1000 candidats, vous avez donc 15 chance sur 1000 d’obtenir un poste en collectivité !

Mais ce n’est pas fini !

Une fois lauréat, donc sur liste d’aptitude, vient donc la phase d’approche des collectivités : autant vous dire que sans « piston », vous êtes morts. L’essentiel des recrutements draine 20 à 60 CV par offre (plus le poste est élevé plus c’est important). Sur ces 60 CV, autant vous dire qu’avec la mention liste d’aptitude + 3 mois de formation + peu d’expérience, vous avez peu de chance d’être présent à la fin. Comme il y a toujours un gars en CDD ou en Cat B pour vous piquer le poste, autant vous dire que même sur liste d’aptitude vous n’avez pas fini.

Et c’est du vécu ! J’ai même vu un directeur général de service ne pas comprendre le terme « Titulaire du concours d’ingénieur et inscrit sur liste d’aptitude »... il était TPE (ingénieur d’office à Bac+5 car école d’Etat) !

Autant vous dire, lorsque vous faîtes un DESS, que vous réussissez par miracle le concours, et que vous n’avez pas d’appui, si vous trouvez une place dans les 3 ans de compte à rebours, que vous n’êtes pas prêt de lacher votre poste ! Et voilà comment, par un système immobile, figé et absurde, on arrive à créer des générations de « fonctionnaire » prêts à tout pour ne pas perdre leur place.

La génération précédente se battait pour le statut. Ma génération se battra sans doute pour conserver ce qu’elle a mis des années à avoir à force de temps, d’acharnement, de nuits blanches et de patience.

Si le privé n’est pas beau à voir du point de vu des recrutements, ce n’est pas mieux dans le public.

Pire, je crois que la France fait définitivement le choix de ne pas valoriser ses jeunes. En tous les cas, même si au concours certains jeunes passent, faut-il encore que les collectivités jouent le jeu et fassent confiance en ne demandant pas 15 ans d’expérience à un gars de 23 ans...

Je ne parlerai pas également des frais de déplacements à charge, des temps à occuper des DRH stériles et autres coûts de formation multiples qui sont totalement stériles par l’absence de LISIBILITE du parcours du combattant.

Et oui, mieux vaut faire un Bac+2 et monter plutôt qu’en chier en DESS pour finir vendeur à décathlon. Mieux vaut avoir un concours à 30 ans plutôt que de démontrer sa capacité à l’avoir à 23... voilà ce qu’est le fameux modèle social français qui tire toujours vers le bas !


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