Hymne à « la succes story »
Je lis ces lignes extraites de votre témoignage à propos de débat sur le CPE
« C’est vrai que le bon sens, le courage, la motivation, la curiosité, l’adaptation à d’autres façons de vivre, ne sont pas des choses qu’on apprend facilement. Personnellement, je n’attends rien de quiconque, sauf de moi-même. La plupart des gens qui ont bien réussi leur vie y ont été pour quelque chose.
Un grand comique a dit : Au bout de tes bras tu trouveras toujours deux mains secourables. Paix et bonheur à tous ceux qui me liront. »
Et je ressens le besoin irrépressible de répondre :
Cher Monsieur,
Votre témoignage et votre parcours contribuent utilement au débat en cours sur le problème de la « flexibilité ».
Mais je me sens un peu contraint, malgré l’allant de votre témoignage, à ne pas souscrire à votre conclusion quelque peu lyrique.
Je crois profondément à l’initiative individuelle, au fait qu’il faut se bouger, que le monde d’aujourd’hui et de demain fait que tout à chacun devra changer plusieurs fois de jobs, de métiers, de suivre des formations etc ... qu’une fois jeté du monde du travail, parce qu’âgé de plus de 50 ans,créera sa propre entreprise individuelle.
Mais ... mais, petite question est-ce que vous partagez un sentiment de solidarité avec autrui ? Vous sentez vous citoyen co-responsable de l’organisation de la société dans laquelle vous vivez et qui est tout de même bonne fille avec ses enfants et délivre un certain nombres de services ?
Moi je réponds oui, je me sens responsable et solidaire du monde dans lequel je vis et de mes congénères.
Tous ne naissent pas malheureusement égaux : handicap physique ou mentaux, milieux plus ou moins privilégiés avec des incidences sur le parcours éducatif, caractère plus ou moins trempé etc. ...
Ce qui fait que notre société se compose de leaders, d’hommes et de femmes forts, mais aussi et c’est ce qui fait sa diversité, et pour ma part mon bonheur, d’hommes et de femmes plus fragiles, moins entreprenants..
Et ceux là même vous voulez les livrer aux lois sauvages du marché et de la libre entreprise, sous prétextes qu’ils ne seraient pas assez forts ?
Bravo pour « les success story » et « les contes de fées », mais le monde est cruel et il est bien nécessaire de mettre toutes les protections utiles et considérer chaque citoyen pour ce qu’il est et ce qu’il est susceptible de donner. Car chacun doit pouvoir trouver sa place à sa juste mesure.
Votre élan pour la libre entreprise me fait peur car il laisse entrevoir un monde « sélectif »
Enfin toute expérience est heureuse et riche d’enseignements, mais elle n’engage que son auteur, et ne vaut en aucune manière nécessairement pour autrui