Les trois arguments présentés par les partisans du site du mont Beuvray ne tiennent pas la route.
I. Concernant l’étendue et les fortifications du site, César n’a jamais écrit que Bibracte était l’oppidum le plus étendu mais de beaucoup le plus important (longe maximo). Par ailleurs, aucun texte antique ne permet de dire qu’on puisse classer les oppidum en fonction de leur étendue. Les murailles de Bourges contre lesquelles César dressa ses grands ouvrages de siège sont d’une autre nature que les terrassements du mont Beuvray. Je ne puis admettre que Bibracte ait été moins bien fortifiée. La relative importance de la population qui y séjourna, aux deux premiers siècles avant notre ère, ne s’explique pas par la fondation d’une capitale éduenne - les textes font remonter les Eduens beaucoup plus tôt - mais, dans le contexte de la guerre des Gaules, par l’installation des Germains d’Arioviste, puis par celle des Boïens (tout s’éclaire et s’explique si l’on identifie le mont Beuvray à la Gorgobina des textes, site stratégique dominant le pays éduen).
II. L’importance des vestiges d’amphores mises au jour. Suivant la logique militaire, l’implantation au mont Beuvray d’une garnison arverne en surveillance du pays éduen et en protection de la Loire - Gorgobina, alias Gergobina, la petite Gergovie - explique qu’il a fallu la ravitailler en huile certes, mais aussi en vin. L’arrivée massive de guerriers germains venus en renfort à partir de - 78, explique le « décuplement » du ravitaillement. Leur remplacement sur le site par les guerriers boïens explique la diversité remarquée par les spécialistes. Cette abondance d’amphores vinaires ne s’explique pas si le site était Bibracte et la population, des civils, druides et notables, davantage portés à la tempérance et surtout, à la conservation des contenants. Le fait qu’on n’ait jamais trouvé autant de débris d’amphores sur les sites des autres capitales gauloises montre bien que nous avons ici affaire à un cas particulier : le ravitaillement d’une troupe militaire ou d’une tribu récemment implantée.
III. L’importance des monnaies mises au jour. De même, le fait qu’on n’ait jamais trouvé autant de monnaies sur les sites des autres capitales gauloises montre bien que nous avons ici affaire à un cas particulier : un lieu « mystique » où les Eduens enterraient leurs morts (en jetant les dites monnaies dans le bûcher). Nous retrouvons ce même phénomène chez les Arvernes, sur le plateau de Corent. A cela s’ajoute le fait que les Gaulois cachaient leurs trésors dans le sol en cas de danger. Or, il apparaît à la lecture des Commentaires que Gorgobina a été prise d’assaut, au moins une fois.
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