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Surya Surya 5 mars 2011 17:39

Bonjour Jahanshah Rashidian,

Vous lancez un cri d’alarme en faveur des femmes des pays musulmans, en particulier les femmes iraniennes, qui doit être entendu. Cependant, je ne pense pas que les exactions qui peuvent avoir lieu à l’encontre des femmes soient l’apanage des pays musulmans, autrement dit une caractéristique de l’Islam. Des exactions, et pas des moindres (exemple : des femmes brulées), ont lieu aussi en Inde parmi les communautés hindouistes par exemple (à la campagne, mais pas seulement), et là aussi sous prétexte d’honneur de ceci ou de cela. Plus proche de nous et de façon beaucoup moins dramatique évidemment, quelqu’un que je connais et que j’ai entendu critiquer un jour le port du voile islamique, signe de soumission et de domination de la femme, m’a sorti l’autre jour, sans se poser de question sur l’éventuelle contradiction que cela suppose, que le but de la vie pour une femme est la reproduction !
La journée de la femme doit être la journée de toutes les femmes, mais bien sûr dans certains pays les femmes souffrent mille fois plus que dans d’autres, et votre cri d’alarme montre bien qu’il y a des priorités absolues.
Simplement, je me demande si le monde (y compris les pays occidentaux qui se vantent de garantir l’égalité aux femmes, ce qui est plus vrai qu’ailleurs, mais loin d’être parfait) souhaite à ce point que les femmes aient un statut de réelle égalité. Les régressions ont lieu partout, à des degrés divers évidemment, mais même ici ça régresse. Ca régresse de façon plus sournoise, mais ça régresse quand même, de façon lente et régulière.
Toutes les religions, pour peu qu’elles soient comprises et pratiquées de façon extrême et ultra radicale, placent la femme au dernier rang de la société, voire au ban de la société. Je suis convaincue, à tord ou à raison mais c’est ainsi, que l’Islam, comme toute autre religion, s’il est pratiqué de façon modérée et éclairée, c’est à dire si l’on accepte qu’il puisse être adapté aux réalités actuelles, est tout aussi ouvert.
Je me rappelle avoir vu, je crois que c’était dans le magazine Géo, des photos de femmes à Téhéran dans les années 70, modernes, habillées à l’occidentale, et qui semblaient très libres de leur vie. Je ne veux évidemment pas dire par là que le modèle de vie occidental est le seul à garantir la liberté et l’égalité, mais que je pense que la dégradation de la condition des femmes dans un pays quel qu’il soit n’est pas lié à la religion traditionnellement pratiquée dans le pays en question. C’est d’après moi, outre un problème lié à la pauvreté, un problème de manque d’instruction, qui conduit d’une part à vivre la religion de façon extrémiste, et d’autre part à revenir aux valeurs traditionnelles patriarcales.
Mais c’est de l’Iran d’aujourd’hui dont traite votre article et non de l’Iran des années 70, pour peu que mes informations soient justifiées et que la femme y avait effectivement une place égale dans la société. J’ai lu le témoignage « Jamais sans ma fille », et des articles sur la question, y compris désormais le vôtre, et je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’il faudrait absolument faire quelque chose pour améliorer le sort de ces femmes, voire les sauver quand elles sont carrément menacées.
Mais penser que la communauté internationale pourrait venir en aide aux femmes opprimées dans le monde relève malheureusement, je le crains, de l’utopie pure et simple. Parce que même si l’égalité est inscrite dans la charte des Nations Unies, le sort des femmes n’a jamais été une priorité. Car plus les femmes sont instruites, moins elles font d’enfants, et je ne sais pas pourquoi, mais l’humanité est totalement obsédée par son taux de natalité. A croire que l’on préfère avoir dix ou quinze milliards d’humains que l’on ne peut plus nourrir, à qui l’on ne peut plus offrir de nature ou même d’espace vital, et à qui il faudrait cinq ou six Terres pour pouvoir vivre correctement, ce qui ne pourra jamais être le cas, plutôt que cinq ou six milliards d’humains heureux, enfin, aussi heureux que possible sur une Terre qu’on a déjà bien dévalisée et détruite. De là à dire que pour moi le bonheur commence par l’instruction, et dépend étroitement du niveau d’instruction, il n’y a qu’un pas que je n’hésite pas à franchir.


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