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En réponse à :


Didier 67 Didier 67 10 mars 2011 15:36

Merci Viktor pour cet article.

Je constate juste que les « initiatives » partent du haut de la pyramide sociale et du coup, je m’inquiète....

Notez, les agriculteurs aussi se préoccupent du problème :

Voyez ce que dit la Via Campesina, association internationale de paysans, qui a fait du 17 avril la Journée mondiale des luttes paysannes en souvenir des 19 paysans sans terre assassinés en 1996 au Brésil par des milices paramilitaires :

Enterrons le système alimentaire agro-industriel  ! L’agriculture
paysanne peut nourrir le monde !

 
(Djakarta, le 22 février 2011)

Le système alimentaire agro-industriel
dominant a échoué. Les promesses du Sommet mondial de l’alimentation de
1996, reprises par l’objectif du Millénaire pour le développement visant
à réduire la faim en 2015 ne seront pas tenues.
 
La faim et l’insécurité alimentaire augmentent. Environ un milliard de
personnes souffrent actuellement de la faim, un autre milliard de
malnutrition — avec un manque important de vitamines et de minéraux —
alors qu’un milliard sont suralimentés. Un système alimentaire global =
3 milliards de victimes !
 
Les politiques alimentaires mises en place au cours des 20 dernières
années ont été fortement défavorables envers l’agriculture paysanne, qui
néanmoins continue de nourrir plus de 70% de la population mondiale.
 
La terre, les semences et l’eau ont été privatisées et cédées à
l’agrobusiness, entraînant la migration des membres de communautés
rurales vers les villes, en laissant derrière eux des terres fertiles
pour que les entreprises multinationales produisent des agrocarburants,
de la biomasse ou des aliments destinés à l’exportation pour les
consommateurs des pays riches.
 
Les politiques néolibérales partent de l’hypothèse que la main invisible
du marché partagera le gâteau d’une manière efficace et juste. A Davos
cette année, les gouvernements du monde ont parlé de conclure le cycle
de Doha des négociations de l’OMC en juillet 2011 pour, précisément,
sauver le monde des crises alimentaires récurrentes. En réalité, la
crise alimentaire endémique actuelle démontre que la libéralisation
accrue des marchés agricoles n’aide pas à nourrir le monde, mais qu’au
contraire elle accentue la faim et contraint les paysans et paysannes à
quitter leurs terres. Les gouvernements ont donc tort.

 
En effet, les matières premières alimentaires sontentrées en masse sur
les marchés spéculatifs, surtout depuis 2007. Pour ces marchés, les
denrées alimentaires sont des produits de base dans lesquels les
investisseurs peuvent soudainement investir des milliards, ou les
retirer, gonflant ainsi des bulles qui éclatent par la suite en semant
la misère partout. Les prix des aliments sont élevés, hors de la portée
des consommateurs pauvres. Or, les prix payés aux paysans sont bas, ce
qui les appauvrît d’avantage. Les gros négociants, les supermarchés et
les spéculateurs continuent d’accroître leurs profits au détriment des
peuples victimes de la faim.
 
Le temps est venu de changer radicalement le système alimentaire
agro-industriel. La Via Campesina, mouvement représentant plus de 200
millions de paysans et paysannes à travers le monde, propose la
souveraineté alimentaire comme moyen efficace et juste de produire et de
distribuer de la nourriture dans toutes les communautés, toutes les
provinces et tous les pays.
 
La mise en place de la souveraineté alimentaire signifie de défendre
partout l’agriculture de petite échelle, l’agroécologie et la production
locale, partout où cela est possible
. Elle requière que les
gouvernements soutiennent ce nouveau paradigme en donnant aux paysans et
paysannes accès à la terre, à l’eau, aux semences, au crédit et à
l’éducation, tout en les protégeant des importations bon marché par la
mise en place de stocks publics ou appartenant aux paysans et la gestion
de leur production.
 
La défense de la souveraineté alimentaire permetrait d’assurer des
moyens d’existence pour des milliards de personnes et réduirait la
pauvreté, qui est en grande partie un phénomène rural. Sur les 1,4
milliards de personnes qui souffrent aujourd’hui d’extrême pauvreté dans
les pays en développement, 75% vivent et travaillent dans des zones rurales.
 
La production alimentaire locale et la vente directe du paysan au
consommateur garantissent que la nourriture reste en dehors du jeu de
Monopoly capitaliste. Cela la rend moins sujette à la spéculation. En
outre, l’agriculture durable permet la régénération de l’environnement
et des sols, protégeant ainsi la biodiversité et la santé des peuples.
Elle est également plus résiliente au changement climatique et aide à
arrêter le réchauffement climatique.
 
C’est cela que la Via Campesina défendra durant la réunion de la Banque
Mondiale et du FMI en avril, du G20 sur l’Agriculture en juin, du Comité
pour la Sécurité Alimentaire en octobre, et de l’OMC en décembre 2011.



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