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velosolex velosolex 18 mars 2011 01:52

Bel article. Jolie métaphore.

L’économie de marché et l’industrie semblent en effet aux mains de gens qui les considèrent comme des sciences exactes.

Ils ne peuvent considérer que le cygne noir existe. Car les conséquences seraient trop lourdes, et iraient à l’encontre de leur projet.

Quelque part ils savent qu’il existe, mais ils ne veulent pas retenir cette hypothèse.

Ils la refoulent, comme on dit en langage psychanalytique.

A la raison, ils préfèrent la croyance.

Une conviction folle en leurs propres aptitudes de maîtrise.

Est-elle inhérente à cette ivresse des cimes, la sensation de jouer à s’abroger les pouvoirs divins.

Je sais. Les grands mots sont lâchés.

Eux préfèrent le langage de cette raison laborieuse et patiente. Un tricot patient de paroles rassurantes pour endormir le chaland. Qui n’a pas envie de se laisser aller, de s’en remettre à ces apôtres du progrès. Encore un mot religieux qu’il faudrait bannir. Pourtant c’est bien de ça qu’il s’agit quand ils s’abritent derrière les références au calcul, vous garantissant qu’un accident est impossible.

Non pas impossible, mais improbable.

Ce n’est plus déjà la même chose. Impossible, c’était avant l’accident. Improbable, c’était après. 

Car voilà la supercherie. Nous nous faisons avoir par des gens qui manient les statistiques, et non les sciences exactes, comme ils les garantissaient.

Une chance sur dix mille, et vous êtes tombé dedans. Pas de pot !

Ca pourrait s’appeler la roulette russe. Sauf qu’on ne sait même pas combien il y a de balles dans le barillet.

Les anciens pourtant nous avaient prévenu. Ils avaient la pensée atomique, à défaut d’avoir la bombe, ce qui n’était pas plus mal.

On ne peut que penser au mythe de Prométhée. Ne sachant que faire pour les hommes, il se rendit sur le char du soleil avec une torche, et donna le feu à la race humaine.

Pour le punir les dieux l’attachèrent à un rocher.

Et que dire de l’histoire de Phaéton, s’élançant avec son char vers le soleil. Très vite il perd le contrôle de son attelage. Les plus grandes montagnes s’enflammèrent et les fleuves se desséchèrent. « Le Nil, effrayé, s’enfuit aux confins du monde et dissimule sa source, qui est encore cachée aujourd’hui... » Ovide ( les métamorphoses)

 Les terres brûlaient et les océans se réduisaient alors, ne pouvant pas supporter davantage cette fournaise, la Mère Terre poussa un grand cri qui parvint jusqu’aux dieux.

 

Quand à Pandore, son histoire est toute autant éloquente.

« Pandore apporta dans ses bagages une boîte mystérieuse que Zeus lui interdit d’ouvrir. Celle-ci contenait tous les maux de l’humanité, notamment la vieillesse,  la Maladie, la Guerre, la Famine, la Misère, la folie, le Vice, la tromperie,  la Passion, ainsi que l’espérance.

 

Une fois installée comme épouse, Pandore céda à la curiosité qu’Héra lui avait donnée et ouvrit la boîte, libérant ainsi les maux qui y étaient contenus. Elle voulut refermer la boîte pour les retenir il était hélas trop tard !

Seule l’Espérance, plus lente à réagir, y resta enfermée.

Le terme espérance est une mauvaise traduction du mot grec.

Une meilleure traduction aurait été l’anticipation, voire la crainte irraisonnée.

 Grâce à la fermeture opportune de la jarre par Pandore, l’humanité ne souffrira que des maux, et non pas de l’attente de ces maux, qui est probablement le pire de tous.


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