Pire Alien vous oubliez curieusement le NPA dont les plus vieux militants sont pour la sortie du nucléaire depuis des décennies :
Planifions dès maintenant la sortie du nucléairemercredi 30 mars 2011
La catastrophe de Fukushima est révélatrice du danger que représentent le nucléaire et sa gestion opaque et irresponsable par les gouvernements et les industriels. Une sortie rapide du nucléaire est plus que jamais nécessaire et possible.
Plus de quinze
jours après le séisme et le tsunami qui ont frappé le nord-est du Japon,
l’opacité règne toujours sur l’accident nucléaire en cours à Fukushima.
La situation s’avère de plus en plus grave. Pour la première fois, de
l’eau fortement radioactive a été découverte à l’extérieur des
bâtiments. Le taux d’iode 131 atteignait dimanche dans l’eau de mer un
niveau près de 2 000 fois supérieur à la normale. Tepco, l’exploitant du
site, annonce avoir détecté des traces de plutonium en cinq points
différents dans le sol de la centrale. Le Japon a demandé l’aide de
l’industrie française. L’inquiétude internationale se porte
particulièrement sur le réacteur n° 3, qui utilise du combustible MOX.
Vendu par Areva, ce mélange ajoute à l’uranium du plutonium. Ce dernier
est extrêmement mortel et il faut 24 400 ans pour qu’il perde 50 % de sa
radioactivité.
Les négligences de Tepco sont reconnues. Une
trentaine d’éléments n’ont pas été contrôlés lors de la dernière
maintenance. La société avait annoncé, en 2003, chercher à réduire ses
coûts de maintenance pour « sécuriser » ses profits ! Le 25 mars, il a
été conseillé aux habitants situés entre 20 et 30 km autour de la
centrale de quitter les lieux. Mais, selon de nombreux experts, cette
zone devrait aujourd’hui être étendue à 80 km, si ce n’est plus.
Sans
aborder à nouveau les terribles et durables conséquences sur la nature
et les humains à proximité de l’accident, notons que son impact
politique se fait sentir dans le monde. Les gouvernements promettent
tests et audits de leurs centrales, bien que dans des conditions de
transparence insuffisantes et suivant des règles très variables. Dans
bon nombre de pays, les projets de nouveaux réacteurs sont remis en
cause, voire annulés. Le combustible MOX est mis en accusation.
Contrecoup
de la crise, en Allemagne, les élections du 27 mars permettront aux
Verts de présider le Land le plus industrialisé, contrôlé jusqu’à
présent par un fervent défenseur du lobby nucléocrate !
Le souhait de
sortir rapidement du nucléaire s’exprime en bien des pays, nucléarisés
ou non. Il est urgent d’en finir avec cette technologie. En commençant
par arrêter immédiatement tous les projets de nouveaux réacteurs, en
fermant les centrales vieillissantes, en stoppant les programmes
d’armement atomiques et en engageant un plan de sortie de l’ensemble de
la filière, rapide et définitif. Définitif parce que le risque nucléaire
ne peut être éradiqué, même en ce qui concerne la gestion des matières
premières et des déchets radioactifs. Rapide parce que nous ne pouvons
faire durer plus longtemps la menace qu’il fait porter sur l’humanité.
L’héritage du nucléaire existant sera déjà bien lourd à porter pour les
générations à venir.
En France, les conditions d’une sortie en dix
ans ont été établies par des études sérieuses. Elles permettent, malgré
le recours aux énergies fossiles en période de transition, de relever le
défi du réchauffement climatique. La solution ne se réduit pas à des
mesures techniques car il s’agit de rompre avec la boulimie énergétique
d’un système capitaliste productiviste – ce qui exige l’expropriation
des grands groupes du secteur et la création d’un service public de
l’énergie, décentralisé et sous contrôle démocratique des travailleurs
et des usagers.
La population japonaise paie aujourd’hui au prix fort
l’irresponsabilité du lobby nucléocrate. La catastrophe de Fukushima
est loin d’être jugulée ; elle s’installe dans la durée. La campagne
internationale de solidarité que soutient le NPA doit s’étendre en
conséquence. Plusieurs milliers d’euros ont été collectés à ce jour. Un
premier transfert de fonds a été ordonné, destiné à la section régionale
Nord-Est du Conseil national des syndicats (NTUC). Cette coordination
syndicale indépendante est active dans les régions sinistrées. Elle se
mobilise en faveur des victimes avec d’autres organisations comme
l’Union nationale interprofessionnelle des travailleurs (NUGW). Elles
ont à cœur d’acheminer une aide concrète tout en défendant les droits
des salariés et « petites gens » menacés dans leurs emplois, leurs
salaires, leurs conditions de vie. Elles s’appuient sur l’expérience
acquise par le mouvement ouvrier lors du grand tremblement de terre dans
la région de Kobé, en 1995. Elles ont besoin de notre soutien.
Maintenant.
Thomas Couderette, Clément Bruche et Pierre Rousset
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