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easy easy 19 avril 2011 12:00


Lorsque Gabrielle-Russier s’était suicidée, en 1969, le Président Georges Pompidou avait contenu ses pensées. Ce n’est que quand un journaliste lui a demandé ce qu’il en pensait qu’il s’était un peu livré. Et encore avait-il choisi de s’exprimer d’une manière infiniment compassionnelle de notre bêtise humaine, en citant un extrait de poème que Paul Eluard avait écrit au sujet des tondues de la Libération « Comprenne qui voudra, moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable au regard d’enfant perdu, celle qui ressemble aux morts qui sont morts pour être aimés ». 

Je trouve que cette façon de faire est celle d’un grand roi, d’une grande reine, comme le fut Victoria par exemple.


Mais ensuite il y a eu Chirac qui, en 1991, à l’occasion d’un dîner-débat du RPR et pour justifier sa politique de recadrage de l’immigration, avait pris un ton on ne peut plus populiste (Je pense comme Bidochon, je suis son pote) pour dire, comme s’il avait à s’exprimer à la place d’un Bidochon vivant sur le même palier que des immigrés, que la cohatitation avec eux était déjà pénible et que « ...Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur... » bla bli bla blo.

Et depuis ça ne va qu’en empirant. A toute occasion, Nicolas Sarkozy s’exprime comme un Bidochon est censé s’exprimer. Et en particulier face à des faits d’actualité. Alors que personne ne lui demande rien, alors qu’il n’y est d’aucune utilité, il profite de chaque émotion que provoque l’actualité pour jouer le Bidochon vengeur qui lynche d’abord et réfléchit éventuellement après. Il ouvre le droit au lynchage.

Le problème, c’est que le Président est, en principe, le garant de l’indépendance de la Justice Ce qui implique qu’il devrait laisser la Justice juger sans avoir à subir la moindre contrainte, la moindre indication, la moindre pression.
Hélas, en indiquant, dans la minute qui suit une info dramatique, quelle est la sanction que conçoit et qu’exige le Président, Nicolas Sarkozy déborde complètement de son rôle au point de l’inverser.

Ce serait un moindre mal si le public n’avait à supporter que les incantations reptiliennes présidentielles mais il a en plus à s’habituer au principe qu’il indique, à savoir que le jugement expéditif prévaut sur le jugement serein. Dès qu’une info passe qui remue les esprits, le Sycophante élyséen paraît au Perron et énonce le verdict, lequel est toujours maximal. Il veut nous injecter le sang de son sarkosaure.


Il existe une controverse sur les pouvoirs de Sarkozy. Beaucoup vont à affirmer qu’il décide de tout alors que d’autres font remarquer que tout lui échappe (ne serait-ce que par la montée en puissance des pouvoirs supranationaux et par la domination des Grands Patrons).
Ce qui est sûr, c’est que nonobstant toute question de pouvoir régalien, du seul fait de sa représentation, un Président a le plus important des pouvoirs : celui d’élever ou d’abaisser la dignité de la Nation selon qu’il contient ou pas son reptile.


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