Remise en cause ?
Non, ce n’est pas exactement le problème.
Lorsque mes profs de Jussieu m’enseignaient les tremblements-de-terre, ils schématisaient, ils expliquaient un principe.
Lorsque j’entreprenais de l’expliquer à mon tour à ma vieille chienne, je recourais aux mêmes schémas et principes.
Ainsi, de prof à élèves à néophytes, ne circulent plus que ces schémas.
Concernant les TDT, on peut en rester longtemps à ces schémas qui zappent sur l’hétérogénéité des sols car une complexification outre qu’elle n’apporte pas tellement plus d’éléments de prévention ou de prévision, n’est pas non plus aisément constatable.
En face, les profs expliquaient aussi les sédimentations et les plissements de terrain (qui ont le chic pour renverser l’ordre des couches). Mais là, dès qu’on était sur le terrain, on découvrait qu’il y a un fossé entre les jolis et simplissimes dessins au tableau et la réalité où tous les 100 m il y avait une curiosité, en fait une complication, une superposition de phénomènes.
Ainsi, naturellement, dès les premiers constats sur le terrain l’élève intégrait que les principes de plissement, s’ils sont constamment valables, se réalisent selon des tas de paramètres variables complexifiant les situations.
Rien n’était faux dans les schémas de principe mais la réalité est infiniment plus complexe et l’élève géologue apprend à savoir que c’est complexe.
Revenons aux TDT.
Concernant ces phénomènes profonds (les volcans, pareil) on ne dispose pas de moyens d’observation directe. On n’est pas constamment face à la complexité et on peut donc siester dans le simplisme.
Ce n’est qu’au fur et à mesure qu’on densifie les sismographes et qu’on confie des calculs aux ordinateurs, qu’on voit apparaître les complexités du sous-sol.
Nous pourrons éventuellement apprendre ici ou là des principes nouveaux mais ils seront secondaires, ils viendront en superposition des principes acquis et nous ne découvrirons certainement pas une théorie renversante.
En ce moment il y a par exemple la question de la liquéfaction des sols qui nous sensibilise un peu. Ca peut paraître surprenant parce qu’on n’en parlait pas jusque là mais le principe est tout bête et a déjà été théorisé.
Tous les maçons savent qu’en faisant vibrer le béton, on le liquéfie bien davantage, les bulles peuvent plus facilement remonter à la surface et le béton occupe alors les moindres recoins. Or un tremblement de terre qui n’en finit pas de durer produit cette vibration qui invite en permanence les grains à la mobilité. Dans cette mobilisation d’un mélange hétérogène, les particules les plus denses, les cailloux, vont au fond et les éléments les plus légers, l’air, l’eau, vont en surface.
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