@Citoyen du sud
Très juste. La balle est réellement dans le camp du roi du Maroc. Jamais une telle occasion, dans un tel contexte, et qui peut devenir un catalyseur pour un vrai processus démocratique, n’aura été été aussi opportune. Quels qu’auraient été les objectifs inavoués de cet attentat, et quels q’en soient les commanditaires, le roi du Maroc peut retourner la situation en sa faveur, et en celle de son peuple, si tant est qu’il peut s’imprégner de l’idée qu’il n’a plus le choix, et que s’il ne fait pas le bon, il risque de se retrouver dans une situation qu’il ne pourra plus contrôler. Aujourd’hui, il peut encore s’ériger en arbitre du processus, et de son timing, à la seule condition qu’il joue franco, et qu’il mette le cap vers une vraie démocratisation de son pays, où le peuple marocain ne sera plus qu’un spectateur de son propre sort, mais le principal acteur de son destin.
Si le roi du Maroc décide enfin de s’engager dans une telle dynamique, il aura choisi d’entrer dans l’histoire par la grande porte, et de mériter l’estime de son peuple, non pas celle factice obtenue par des moyens de propagande ou de terreur désormais révolus, mais parce qu’il a su s’incliner devant un impératif historique, et des aspirations légitimes, d’un peuple qui veut se hisser au rang de l’humanité digne et libre.
En optant librement, et de façon résolue, pour l’avènement d’un véritable Etat de Droit au Maroc, où le Roi règne mais ne gouverne pas, et où toutes les Institutions du pays ne sont plus que de simples façades, le Roi du Maroc s’assurera la pérennité, en même temps qu’il brisera les chaînes pesantes qui entravaient le dignité des Marocains.
Cet engagement, s’il se produisait, serait véritablement révolutionnaire, au sens plein du mot. Et il aurait sur toute la région du Maghreb un effet d’entrainement qui propulserait nos peuples, non seulement vers une véritable démocratisation, mais aussi vers l’avènement d’un Grand Maghreb tant espéré. C’est ce scénario que craint le régime d’Alger. Ce serait la fin pour lui. Les destins des peuples sont bien plus intimement liés qu’on ne croit.