Vous mêlez la problématique de l’enterrement de Ben Laden avec tout le reste.
Or ces questions de rites, d’une culture ou religion à une autre, doivent se comparer entre elles.
Pour ne pas s’égarer, il vaudrait mieux en rester à « OK, vous reprochez aux US de ne pas avoir respecté vos rites mais lui, Ben Laden, avait-il respecté les rites de mort des Américains ? »
Ou alors plus largement « Est-ce qu’entre combattants à mort, le question du respect des rites de mort de l’ennemi est à considérer ou non ? »
Rien que cette question du respect du rite de l’ennemi est déjà énorme et entraîne déjà très loin, en particulier quand on utilise des explosifs qui volatilisent les corps. C’est déjà si complexe depuis que l’on tue en éparpillant les morceaux (Rudyard Kipling n’avait jamais pu retrouver le moindre morceau de son fils) qu’il vaut vraiment mieux éviter d’ajouter en plus toutes les considération du « pourquoi tuer » ou « pourquoi la guerre »
En en restant uniquement à ces considération-comparaisons sur le respect du rite de mort de l’ennemi, on a déjà à constater la mauvaise volonté ou foi des ennemis qui vont, le plus souvent, à tuer l’adversaire en ambiance ultra chaude ou urgente alors que parfois, pas toujours, il serait possible de le réduire dans une ambiance plus calme et réfléchie comme ça avait été le cas pour Saddam Hussein.
Concernant ce choix que les adversaires ont parfois entre ambiance chaude et ambiance plus calme, on peut par exemple -ce n’est pas exhaustif- constater qu’assez souvent, les extrémistes ou révoltés qui conduisent leur combat sous le signe d’Allah, Les talibans par exemple, égorgent (ce qui n’est pas encore une insulte au rite de mort de l’ennemi) dans une ambiance calme où ils ont tout le temps de réfléchir, mais ensuite, refusent de rendre le corps (Cf Le Polonais égorgé en février 2009) ou alors seulement contre une rançon (2 500$ dans le cas du Polonais)
Très, très complexe serait déjà un débat centré sur la seule question du respect des rites de l’adversaire (On aura à considérer le cas d’Achille, fou de rage, traînant le cadavre d’Hector sous les yeux de sa famille et des Troyens, mais finalement, le rendant aux siens, contre rançon)
Débattre d’éthique sur des sujets de guerre peut paraître vain mais l’Histoire prouve que ça a été souvent et toujours possible. Des conventions de guerre, c’est délicat à traiter mais ça se traite. Tout en restant à retraiter régulièrement.
S’il y a des aspects de la guerre que nous pouvons admettre par habitude et assimilation-intégration (sans quoi nous ne fabriquerions pas d’armes, nous n’aurions ni bombes ni porte-avion) il y en a certains qui nous révulsent. Alors on peut profiter du cas de l’immersion de Ben Laden pour en discuter.
En évitant d’aborder les questions partisanes pour ne pas produire une fumée de plus.
Par exemple, nous pourrions entamer une discussion allant à proposer une convention interdisant, en cas de guerre-révolte-résistance-terrorisme de tuer autrement que par arme blanche ou par balle. Nous viserions ainsi la fin des bombes, missiles et autres mines.
Ces demandes ne seraient pas si utopiques qu’elles en ont l’air puisque pour l’instant, c’est à partir de ce genre de discussion qu’est née l’interdiction des armes chimiques. Ceux qui auront outrepassé ces interdictions ou n’en auront pas signé les conventions auront été alors systématiquement considérés comme lâches et irrespectueux.
Pourvu que l’on puisse continuer de tuer en situation de guerre-résistance-terrorisme, il n’est pas utopique de réclamer qu’on le fasse en respectant un cadre.
(En ce sens, un assassinat civil, un crime civil, qui serait commis avec soustraction du corps, sera alors considéré comme particulièrement grave. Dans le cas de Katyn comme dans bien d’autres du genre, on aura reproché aux auteurs le côté systématique et ample de leur massacre en occultant du coup le côté dissimulation et soustraction des corps)
Quant à ne plus tuer du tout, on verra ça après, bien après cette première étape.
Pour l’instant, si certaines manières de tuer nous répugnent parfois, nous sommes encore bien trop impirés par le meurtre. Rien qu’hier, au sujet des notaire, juges et avocats de France, l’un d’entre nous voulait déjà les guillotiner. C’est 30 fois par jour que sur Avox nous exprimons notre envie des uns et des autres de tuer, de pendre par le cou ou les couilles (les femmes et les enfants n’étant pas en reste dans cet enthousiasme meurtrier).
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