Avant même que DSK ait pu donner sa version des faits, Alex Joubert tire déjà des conclusions sur les primaires socialistes.

Il est vrai qu’il avait déjà « prévu » que DSK, de son propre chef, ne s’y présenterait pas, ce qui est loin d’être l’opinion générale.

Curieusement, j’ai entendu la même affirmation dans la bouche d’un député UMP, sur France 24, ce matin, lequel, à son corps défendant, certainement, a renforcé dans mon esprit l’hypothèse selon laquelle il s’agirait d’un complot.

Pourquoi cette affirmation selon laquelle DSK ne se serait pas présenté aux primaires socialistes ? Ne serait-ce pas poour affaiblir l’argument d’un intérêt de Sarkozy à éliminier un rival qui le devançait dans les sondages ?

Alex Joubert en remet une couche en présentant Marine Le Pen comme la bénéficiaire de cette affaire.

Je pense au contraire qu’elle a pris un gros risque en se disant d’abord solidaire de la victime, ce qui revient à entériner par avance la culpabilité de DSK. Elle qui prétend servir avant tout la France s’en désolidarise imprudemment alors que les magazines à sensation américains traînent dans la boue un directeur du FMI dont la bonne réputation à ce titre faisait honneur à la France.

Marine Le Pen ne pourrait tirer avantage de sa prise de position que si la culpabilité de DSK était clairement prouvée. Dans le cas inverse, les Français ne devraient pas lui pardonner sa trahison.

Sur le fond de l’affaire, plusieurs éléments m’interpellent :

1) La rencontre aux toilettes entre DSK et Sarkozy, le premier exigeant du second qu’il cesse d’enquêter sur sa vie privée et les confidences prémonitoires de DSK à Libération. Je retiens donc que Sarkozy s’intéressait de près à des éléménts de la vie privée de DSK. Ancien Ministre de l’Intérieur, Sarko connaît l’intérêt d’avoir un « dossier » contre ses rivaux.

2) DSK ne pouvait pas ignorer que la victime d’un viol pourrait porter plainte contre lui, surtout dans un hôtel où il était enregistré, et que toute sa vie s’en trouverait gâchée. Il faudrait être fou pour se rendre coupable d’un tel acte. Je trouve aussi bizarre qu’une femme de chambre puisse entrer dans une suite quand celle-ci est occupée, ce qu’on peut savoir parce que la clef de la chambre ne se trouve plus à l’accueil. Cela ne me semble pas le fait d’un hôtel bien organisé.

3) Dès dimanche, la presse américaine était en possession de la photo de Tristane Banon. Elle est en ligne aujourd’hui depuis 11 h 21 sur L’express.fr .Qui a truyauté la presse américaine ?

4) D’après certains témoignages, DSK aurait quitré l’hôtel souriant et détendu et serait allé déjeûner en ville avec sa fille avant de prendre l’avion dont le billet avait été retenu 15 jours plus tôt. Ce ne sont pas les apparences de quelqu’un qui a quelque chose à se reprocher. Encore moins le fait de contacter l’hôtel où il aurait commis son forfait pour récupérer un portable.

5) Enfin j’espère plus de détails à propos de ce texto bien informé envoyé par un militant UMP au moment même où DSK était appréhendé dans son avion.

Je me dis aussi que, compte-tenu de ce qu’il savait de l’affaire de 2002, il devait être tentant pour Sarkozy (mais peut-être aussi pour des ultra-libéraux n’appréciant pas un socialiste à la tête du FMI, de demander un petit service à l’ami Bush.

On sait que les républicains ne sont pas à une malversation près lorsqu’il s’agit de tromper l’opinion et je parierais ma chemise que la victime présumée , qui ne travaillait pas uniquement à l’hôtel Sofitel, n’y était pas prévue avant que DSK n’y réserve sa suite comme il le fait régulièrement lorsqu’il débarque à New-York.

Malheureusement, dans l’hypothèse où l’on viendrait à savoir que la femme de chambre a été payée pour produire son témoignage, elle l’aurait été par un sous-fifre ce qui rendrait impossible de remonter à Bush et encore moins à son ami Sarko ou à tout autre tsar de l’ultra-libéralisme qui a saigné les gens comme vous et moi au profit des actionnaires de haut vol.