La question bio revue et corrigée
Ce que l’on consomme dans notre assiette est-il sain et sans danger ?
Notre assiette est de très bonne qualité si on la compare avec celle d’il y a 50 ans. Les progrès ont porté essentiellement sur l’hygiène microbiologique et la diversité des denrées proposées. Un discours anxiogène est aujourd’hui véhiculé par le fait que cette diversité porte également sur des adjuvants, des résidus, ou des éléments constitutifs (sucre, gras, sel) qui ne sont pas en rapport avec les besoins ou qui présentent un risque sur le moyen terme ou le long terme. Il n’est pas nécessaire de manger bio si les proportions sont respectées et à condition de faire table rase de résidus qui n’ont aucune utilité sur le plan diététique.
Le bio est-il meilleur pour la santé ?
Sur le plan nutritionnel, le bio n’a pas plus de vertu qu’un produit issu de l’agriculture conventionnelle. À condition toutefois que le cours de production ou de transformation ne soit pas à l’origine d’éléments perturbant la qualité sanitaire. Il peut s’agir de résidus de pesticides ou à contrario de toxines provenant du développement de microorganismes tels que les moisissures. Il est aussi évident que les nutriments nécessaires à la production d’une grappe de raisin ou d’un poulet peuvent avoir des répercussions sur la qualité intrinsèque du produit. Le parcours agronomique, notamment la fraîcheur, définissent la qualité du mets que l’on retrouve dans l’assiette.
La consommation d’une pomme traitée contre les parasites est-elle sans danger ?
Tout dépend du traitement considéré. La distinction porte sur les propriétés des “molécules” utilisées. Ces propriétés ne dépendent pas de leur origine “naturelle” ou “chimique”, mais de leur aptitude ou non à interférer avec les cellules ou les tissus de notre organisme.
La roténone, le cuivre sont des substances naturelles utilisables en agriculture bio, qui posent des problèmes de santé ou d’environnement. Nous savons aujourd’hui que certaines substances peuvent avoir des effets désastreux à moyen terme voire à court terme chez les enfants, ou les femmes enceintes. Il en est ainsi des perturbateurs endocriniens qui agissent à doses infinitésimales. On sait aussi que le vieil adage “c’est la dose qui fait le poison” n’est pas fondé en matière de cancer. Il est initié par les dérèglements d’une cellule, qui en proliférant peut produire une métastase. Il devient évident qu’une molécule et une seule peut être à l’origine du trouble. Bien sûr cette probabilité est faible et de nombreux mécanismes biologiques permettent la sauvegarde de l’organisme. Il en ressort que les “doses journalières admissibles” ne sont que des « paramètres administratifs » non fondés dès lors qu’une substance est jugée mutagène ou cancérigène.
À propos des repas servis, dans les cantines que penser de la réduction des pesticides
La notion de réduction des pesticides en agronomie n’est qu’une démarche de l’esprit.
De quelles quantités parle-t-on ? Du volume, du poids, des substances actives ou des produits commerciaux. Les chiffres peuvent varier du simple au centuple et selon le cas considéré, une molécule peut être mille fois plus active ou nocive que telle ou telle autre.
Toutefois, le projet de réduction n’est pas absurde, en agriculture ou dans les cantines car il s’agit d’initier une approche différente du mode de production ou de consommation. Après une phase purement productiviste, il est temps de songer aux objectifs de qualités gustatives et sanitaires.
L’un des moyens consiste à re-diversifier la production au sein d’exploitations à échelle humaine et environnementale. Le bénéfice escompté sera positif sur les plans gastronomiques, écologiques sanitaire et humain, tout en évitant les transports de volumes importants sur de longues distances et les risques de diffusions de fléaux à tout un continent, voire au-delà.
On peut craindre que le bio ne soit qu’un argument de marketing qui renvoie à des images utopiques. Il est navrant que les écologistes n’aient pas compris que les OGM sont une solution pour le bio. Ils permettent l’adaptation des systèmes de production avec les impératifs de rendement.
Il me semble que sur ce terrain nous touchons à l’obscurantisme, celui que dû combattre Darwin en son temps, tout aussi rétrograde que le créationnisme.
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